2. La lecture analytique (ou explication de texte) est un travail qui a pour but d’approfondir le
sens du texte, d’être plus sensible à sa richesse, à sa beauté, à son intérêt. Il consiste à mettre
en lumière la manière dont la langue a été travaillée par l’écrivain C’est un travail de fond, un
travail de réflexion, que l’on peut ensuite mettre en forme pour le présenter à l’oral, ou à l’écrit
sous la forme d’un commentaire littéraire.
3. 1ère étape : la découverte du texte
On lit le texte une ou deux fois pour en comprendre le sens littéral. Si on est à la maison, on
cherche dans le dictionnaire les mots qu’on ne connait pas et dans une encyclopédie (ou sur
internet) les références culturelles qui nous manquent. On mobilise dans son esprit ses
éventuelles connaissances sur l’auteur, le courant littéraire, le genre. Cela pourra nous donner
des indices sur le style de l’écrivain et sur le sens profond du texte.
On essaye de définir un peu intuitivement le thème du texte et son enjeu : c’est une étape qui
peut paraître banale mais qui ne l’est pas : formuler intelligemment le thème, c’est déjà faire
une hypothèse sur le sens du texte, son intérêt.
On essaye de repérer les grandes étapes du texte, son plan : ce travail, en apparence très banal
là encore, est important : il va permettre ensuite de se retrouver plus facilement dans le texte,
de s’y sentir moins perdu. Et surtout, trouver la formule qui qualifie chaque partie, c’est déjà,
aussi, interpréter le texte.
4. 2ème étape : le travail de recherche et d’analyse
A plusieurs reprises, on relit le texte phrase par phrase en essayant de s’étonner devant
chacune d’elles. En effet à chaque phrase qu’il écrit, un écrivain fait des choix (consciemment
ou intuitivement) : choix d’un mot plutôt que d’un autre, choix d’un tour syntaxique, choix
d’une image. Ce choix, on doit le mettre en lumière, si possible le nommer (d’où l’importance
d’avoir à disposition un minimum de vocabulaire technique) et essayer de l’interpréter (voir en
quoi il contribue au sens du texte ou à l’émotion qu’il suscite). Normalement, à chaque
nouvelle lecture (on peut en faire 2, 3 ou 4), on aperçoit de nouvelles caractéristiques de
l’écriture et on trouve de nouvelles interprétations. On note ses trouvailles sur un brouillon.
Nous verrons petit à petit tous les choix que peut faire un écrivain ; ils sont parfois spécifiques
à tel ou tel genre. Mais voici quelques questions que l’on peut se poser sur tous les textes.
5. Nous verrons petit à petit tous les choix que peut faire un écrivain ; ils sont parfois spécifiques
à tel ou tel genre. Mais voici quelques questions que l’on peut se poser sur tous les textes.
- Comment est choisi le vocabulaire (niveau de langue, inclusion dans un champ lexical
intéressant, choix des substituts lexicaux, choix des déterminants, choix de termes péjoratifs
ou mélioratifs, observation des énumérations : mise en évidence d’éventuelles gradations) ?
Quels sont les temps utilisés (réfléchir à la valeur des temps) ?
- Comment la phrase est-elle construite (mises en relief, ordre des mots, présence de phrases
verbales ou nominales, simples ou complexes, longueur des propositions ou des groupes de
mots, effets de rythme, repérage des figures dites de construction : anaphores, parallélismes,
chiasmes…)
- Y-a-t-il des figures de style, autres que les figures de construction déjà mentionnées (des
métaphores, des comparaisons, des métonymies, des allusions, des antiphrases, des
hyperboles, des litotes, des euphémismes, des antithèses, des oxymores, des phénomènes
d’ironie, la construction d’une allégorie, d’une personnification) ?
6. 3ème étape : la préparation de la présentation orale ou du commentaire littéraire
- Au terme de la réflexion, on reformule bien l’enjeu ou l’intérêt majeur du texte. C’est cet
enjeu majeur qu’on va mette en lumière et qui va permettre de définir la « problématique »,
autrement dit le fil directeur du compte rendu, la question à laquelle on répondra. (par
exemple pour un extrait de comédie particulièrement drôle : « comment l’auteur réussit-il à
susciter le rire ? » ou pour un extrait de roman dans lequel le personnage est en pleine
action : en quoi ce personnage peut-il être considéré comme un héros ? ».
- On essaye ensuite d’organiser son propos (donc de classer et de regrouper les remarques
que l’on a pu faire) autour de deux axes, de deux éléments de réponse. Dans certains cas, on
pourra choisir de suivre le mouvement du texte. Il y aura bien deux ou trois moments dans
l’exposé (et on les soulignera) mais ils correspondront aux deux ou trois parties du texte
7. 4ème étape : L’élaboration de la présentation orale ou du commentaire littéraire
(règles générales)
- Aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, on commence par une introduction dans laquelle :
On présente l’auteur et le contexte dans lequel il écrit, puis l’œuvre d’où le texte est tiré.
On caractérise rapidement le texte et on le situe dans l’ouvrage
On procède à une lecture expressive du texte si on est à l’oral
On présente la problématique et les axes que l’on va suivre
- On déploie ensuite son analyse en suivant l’ordre des deux axes que l’on a choisis et en
citant le texte pour éclairer chacune des remarques.
- On propose une conclusion qui retrace rapidement le parcours de l’analyse et on répond à
la question que l’on s’est posée, ce qui permet de définir l’intérêt majeur du texte, et de dire
sa valeur.