1. lesafriques.com
SPÉCIAL BOURSES & FONDS D’INVESTISSEMENT, LA MOBILISATION À PORTÉE DE MAIN
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : ABDERRAZZAK SITAIL
N° 303 - 27 novembre au 3 décembre 2014
ÉDITION INTERNATIONALE : Afrique Zone CFA 1700 F CFA • France 3,50 € • France DOM 4 € • Maroc 23 DH • Algérie 170 DA • Tunisie 3,30 DT
Mauritanie 1100 MRO • Belgique 3,50 € • Italie 4 € • Canada 5,95 $ CAN • Luxembourg 3,50 € • Suisse CHF 5,9
Hebdomadaire international
Parce que l’information a de la valeur
MEHDI JOMÂA,
LE PRAGMATIQUE
TUNISIE
ENTRETIEN EXCLUSIF
AVEC MEHDI JOMÂA,
PREMIER MINISTRE
2.
3. Une efficiente contribution
Doing Business
Le climat des affaires
s’améliore en Afrique
27 novembre 2014 Les Afriques . 3
EDITORIAL
L’Afrique n’a pas encore atteint l’âge de raison 04
BAROMÈTRE
Vérone Mankou créa VMK il y a cinq ans pour la
première tablette tactile conçue en Afrique 06
BRUITS DE MARCHÉ
La Tanzanie cherche des investissements dans le
secteur énergétique 08
ARRÊT SUR IMAGE
Jacques Chirac, ex-président français en grande conversation
avec le président français François Hollande 12
VERBATIM 14
BANQUES & ASSURANCES
La Boad a financé 700 projets dans la zone Uemoa 16
BOURSES & FONDS
Une efficiente contribution 18
INTERVIEW AMADOU HOTT
Accompagner le développement 21
BOURSES AFRICAINES A la recherche de liquidités 23
INTERVIEW PIERRE CARPENTIER «Les PME africaines
font de plus en plus appel aux fonds d’investissement
pour financer leur croissance» 25
PME Des instruments ad hoc pour des besoins spécifiques 27
TUNISIE La BVMT, un marché financier fortement
influencé par la vie politique 28
La Douala Stock Exchange en quête de vitalité 30
LIBREVILLE
Le décollage en pointillés de la Bourse régionale 32
TUNISIE Création d’un fonds d’investissement destiné
aux secteurs hôtelier et touristique 34
ENTREPRISES & MARCHÉS
MARRAKECH
Joe Biden, Alpha Condé et Ali Bongo au GES Maroc 35
DOING BUSINESS
Le climat des affaires s’améliore en Afrique 36
INTERVIEW PAUL DERREUMAUX
Doing Business 2015, mi-figue mi-raisin 38
INTERVIEW PATRICK SEVAISTRE «Le rapport Doing
Business est un outil de benchmark» 39
CAMEROUN
Des entreprises en course pour la notation financière 41
EGYPTAIR Un chiffre d’affaires en augmenta-tion de
21% durant le premier trimestre 2014 42
L’Égypte ambitionne d’attirer 12 millions de touristes,
d’ici à fin 2014 43
POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE
TUNISIE Une croissance du PIB en deçà de 2,5% 44
OMD Les Pays d’Afrique centrale en ballottage défavorable 46
TUNISIE Le taux d’inflation à 5,4% (INS) 49
EGYPTE La BERD lance une ligne de crédit de 30
millions de dollars pour l’appui des PME 50
MARZOUKI
«Ne pas voter pour le retour de l’ancien régime» 51
RÉVOLTE AU BURKINA FASO
Vers un Printemps africain ? 52
ARRÊT SUR IMAGE Poignée de mains entre Mohammad
Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères et
le secrétaire d'Etat américain John Kerry 54
DOSSIER
INTERVIEW MEHDI JOMÂA, CHEF DU GOUVERNEMENT TUNISIEN
Mehdi Jomâa, le pragmatique 56
FOCUS
BURKINA FASO Le diplomate Michel Kafando désigné
nouveau président intérimaire 64
PIED DE LETTRE Préalables au libre-échange 74
N° 303 - 27 novembre au 3 décembre 2014
Depuis bientôt dix ans, les fonds
d’investissement sont de plus en
plus actifs en Afrique, l’industrie du
private equity (ou capital-investissement)
ne cesse de
transformer le continent. 18-34
Marrakech
Joe Biden, Alpha Condé et
Ali Bongo au GES Maroc
Le coup d’envoi officiel du Sommet
global de l’entrepreneuriat (GES) a
été donné le 20 novembre, avec la
présence d’un panel très riche de
chefs d’État et de gouvernement et
des personnalités influentes. Joe
Biden, Alpha Condé et Ali Bongo
ont marqué cette 5ème édition du
GES par leur présence et leur
discours aux entrepreneurs
africains. 35
Le rapport 2015 du fameux
classement Doing Business vient
d’être publié, en octobre offshore
par la Banque mondiale. Il en
ressort une nette amélioration du
climat des affaires sur le continent
africain, avec quelques disparités.
Analyse. 36-37
Interview chef du gouver-nement
Chef du gouvernement tunisien,
Mehdi Jomâa dit tenir son
engagement de quitter son poste
après avoir assuré la transition.
Portrait d’un homme politique qui
veut donner l’exemple.
56-63
tunisien Mehdi
Jomâa, le pragmatique
SOMMAIRE
LES AFRIQUES Parce que l’information a de la valeur
6. Le Prince Moulay Rachid Ibrahim Boubacar Keita
6 Les Afriques . 27 novembre 2014
Chiffres
91,1
MILLIARDS DE
DOLLARS
Richesse cumulée des
Libanais à fin juin 2014
(Crédit Suisse)
66
MILLIARDS DE
DOLLARS
Fusion acquisition
d’Allergan (créateur du
Botox) par Actavis
53,1
MILLIARDS DE
DOLLARS
Apport du secteur
aéronautique au PIB de
Dubaï
11,1
MILLIARDS
D’EUROS
Estimations des achats de
Noël 2014 des Français
30,5
MILLIONS
D’EUROS
Investissements DHL en
Afrique du Sud
EN FORME
EN PANNE
BAROMÈTRE
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a présidé le
vendredi 14 novembre au Palais Royal de
Rabat, la cérémonie de «Berza» au cours de la-quelle
le Prince Moulay Rachid et son épouse
Lalla Oum Keltoum se montraient officielle-ment
en couple, selon le rituel le plus authen-tique
de la tradition marocaine, devant leurs
familles et leurs invités de marque.
François Hollande
La cote de popularité du président français
François Hollande gagne un point à 19%, tan-dis
que celle de son Premier ministre Manuel
Valls perd un point à 31%, a révélé un sondage
réalisé par l’institut OpinionWay. François
Hollande gagne un point de popularité à 19%,
dont 3% de sondés très satisfaits et 16% d’assez
satisfaits, contre 80% de mécontents, dont 31%
de sondés assez mécontents et 49% de très mé-contents,
a indiqué le sondage.
Vérone Mankou
On l’appelle le «Steve Jobs africain», Vérone
Mankou créa VMK il y a cinq ans pour la pre-mière
tablette tactile conçue en Afrique (et as-semblée
en Chine). «On voulait en vendre 1 000
en trois mois et ce fut en une seule semaine». Il
fut ensuite le premier à concevoir le premier
smartphone africain en 2012, quatre fois moins
cher que ses concurrents. «Je veux battre le lea-der
Samsung en Afrique et voir des publicités
VMK dans tous les aéroports africains avant dix
ans !» Il a les mêmes fournisseurs que Samsung,
Nokia, LG…
Considérée comme la principale pourvoyeuse
du Trésor public en argent frais, la douane ma-lienne
n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les
déficits dans le recouvrement des droits et taxes
se rétrécissent. D’ici la fin de l’année, ils avoisi-neront
60 milliards f CFA. «S’il est animé d’une
volonté de nettoyer les écuries d’Augias qu’est
devenu le Mali, le président Ibrahim Aboubacar
Keita ne doit pas s’empêcher d’expurger le gou-vernement
des ministres compromis dans ces
dossiers encombrants», écrit la presse malienne.
Abdelaziz Bouteflika
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 77
ans, affaibli par la maladie depuis un AVC en
2013, a été reçu, récemment, à la clinique de
Grenoble, où il était hospitalisé pendant trois
jours. Les raisons, qui ont motivé son hospitali-sation,
demeurent inconnues, Alger étant resté
muet sur le sujet. Depuis le début de son 4ème
mandat fin avril, Bouteflika n’a fait que de rares
apparitions publiques, en fauteuil roulant, ali-mentant
les rumeurs sur son réel état de santé.
Mohamed Ould Abdel Aziz
Le leader anti-esclavagiste Biram Dah Abeïd et
six autres membres de «l’Initiative pour la ré-surgence
abolitionniste» (IRA, anti-esclavagiste)
qu’il dirige ont été placés sous mandat de dépôt
à la prison civile de Rosso, dans le sud de la
Mauritanie. Des organisations des droits hu-mains
et des partis politiques d’opposition, dont
les islamistes modérés, ont appelé à la remise en
liberté de ces «militants anti-esclavagistes» qu’ils
estiment être victimes du régime arbitraire du
président Mohamed Ould Abdel Aziz.
7. Cotonou : Séminaire sur le
blanchiment de capitaux du 8
au 12 décembre 2014
Un séminaire sur la lutte contre le blan-chiment
de capitaux sera organisé à Co-tonou,
du 8 au 12 décembre. Ce
séminaire est consacré à la mise en place
de dispositifs de lutte contre le blanchi-ment.
Il a pour objectif de permettre aux
banques d’acquérir la méthodologie pour
la mise en place d’un dispositif de lutte
contre le blanchiment conformément aux
recommandations du Comité de Bâle, du
Gafi, du Giaba et des Cenfif, du Gabac et
des ANIF…
Abidjan : Le Sara de retour
en avril 2015
Le Salon international de l’agriculture et
des ressources animales d’Abidjan (Sara)
se tiendra du 3 au 12 avril 2015 sur le
thème «Promotion de l’investissement
agricole». Le Sara 2015 attend 600 à 800
exposants et près de 500 000 visiteurs
avec un budget institutionnel estimé à
500 millions de f CFA.
Yaoundé : Le Salon international
du mécanisme agricole
en juin 2015
La capitale camerounaise Yaoundé va
abriter en juin prochain le Salon interna-tional
du machinisme agricole. Plus d’un
millier de participants issus de plusieurs
pays et organisations participeront à
cette première édition, promotrice de
l’événement, selon les dirigeants de la
Chambre d’agriculture, des pêches, de
l’élevage et des forêts du Cameroun.
Casablanca : Le SIB dessine
la ville de demain
Le Salon international du bâtiment (SIB)
sera organisé du 26 au 30 novembre à Casa-blanca,
au Maroc, sur le thème «Construire
la ville de demain». Il s’agit de la quinzième
édition qui se tiendra à l’Office des Foires et
des expositions de Casablanca.
27 novembre 2014 Les Afriques . 7
Poursuite des cours du brut
Face aux effets conjugués de l’annonce de la récession au Japon
et de divergences entre deux des principaux membres de
l’Opep, à savoir l’Iran et l’Arabie saoudite, les cours du baril de
brut ont encore fléchi. Les anxiétés de la demande mondiale se
sont traduites, en début de semaine dernière, par un WTI à
75,08 $, en baisse de 1,09%, tandis que le baril de Brent ne fai-sait
guère plus que 78,47 $, cédant 1,42%, par rapport à la pré-cédente
cotation.
Le projet d’oléoduc Keystone XL,
toujours bloqué par le Sénat
Des calculs, faits à partir de données officielles en Chine, font état d’un
recul du prix moyen des maisons neuves dans les 70 villes les plus im-portantes
de Chine de 2,6% sur un an, au mois d’octobre. Un constat qui
a impacté la baisse des cours du minerai de fer, qui se poursuit. En
effet, la semaine dernière, ils ont affiché un plus bas depuis 5 ans. Pour
rappel, la Chine consomme près de 70% des exportations mondiales de
fer, notamment dans l’industrie sidérurgique. D’après Metal Bulletin, la
tonne de minerai importée et livrée sur le port de Qingdao, en Chine,
considérée comme la référence, a reculé de 4,4%. Il a alors annoncé
71,10 $, un prix en chute de 47%, depuis le début de l’année.
100 dinars Algérie (DZD) = 1,1948 $
100 Rand Af. Du Sud (ZAR) = 9,0777 $
100 kwanzas Angola (AOA) = 1,0103 $
100 livres Égypte (EGP) = 13,9474 $
100 birrs Éthiopie (ETB) = 4,9475 $
100 cedis Ghana (GHS) = 29,8313 $
100 shillings Kenya (KES) = 1,104 $
100 dollars Libéria (LRD) = 1,0869 $
100 dirhams Maroc (MAD) = 11,4887 $
100 ariarys Madag (MGA) = 0,0109 $
100 ouguiyas Maurit (MRO) = 0,3384 $
100 roupies Maurice (MUR) = 3,0795 $
100 kwachas Malawi (MWK) = 0,2276 $
100 kwachas Zambie (ZMK) = 0,0187 $
100 dinars Libye (LYD) = 79, 832 $
100 dollars Namibie (NAD) = 9,0777 $
100 nairas Nigéria (NGN) = 0,5992 $
100 shillings Somalie (SOS) = 0,1196 $
100 leones S. Leone (SLL) = 0,0227 $
100 dinars Tunisie (TND) = 55,6013 $
100 shillings Tanzanie (TZS) = 0,0577 $
100 shillings Ougan (UGX) = 0,0368 $
100 francs Zone CFA = 0,1947 $
Agenda
Le projet de l’oléoduc Keystone XL, que compte développer la so-ciété
TransCanada entre le Canada et les États-Unis, pour achemi-ner
du brut depuis les sables bitumineux de l’Alberta au Canada
jusqu’au Golfe du Mexique, a de nouveau été bloqué, mardi der-nier,
par le Sénat américain. Pour rappel, la société TransCanada a
déposé sa première demande en septembre 2008, et soumis un
nouveau tracé en avril 2012, long de 1 900 km, dont 1 400 km aux
États-Unis. Si les démocrates sont contre le projet, les républicains
le soutiennent. Ces derniers ont d’ailleurs donné rendez-vous au
mois de janvier, aux différentes parties… à ce moment-là, ils au-ront
la majorité dans les 2 chambres du Congrès.
Chute vertigineuse du fer
Cours des monnaies et devises
8. BRUITS DE MARCHÉ
Nucléaire iranien : Moscou et Wash-ington
veulent un accord au plus vite
8 Les Afriques . 27 novembre 2014
La Tanzanie cherche des investissements
dans le secteur énergétique
La Tanzanie a déclaré qu’elle souhaite voir davantage
d’investissements dans le secteur énergétique afin de lui
permettre d’alimenter 75% de sa population en électri-cité
d’ici à 2025. Seulement 36% des 48 millions Tanza-niens
sont connectés avec les services de l’électricité, 7%
étant dans les zones rurales. La demande d’électricité
s’accroît de 10% à 15% par an. Sospeter Muhongo, mi-nistre
tanzanien de l’Énergie et des mines, a déclaré que
le pays avait l’intention d’accroître la participation du
secteur privé dans le développement du secteur de
l’énergie. Les investissements dans le secteur de l’énergie
s’élèvent à 4 milliards de dollars.
Égypte : Fléchissement des exportations
de gaz naturel de 81%
Les exportations de gaz naturel et de ses dérivés ont régressé
de 81%, en septembre 2014, par rapport à la même période de
l’année écoulée, passant de 97 millions de dollars à 18 millions
de dollars, a annoncé le centre d’information relevant du
Conseil des ministres. Une baisse record est en fait enregistrée,
ce qui affectera lourdement la balance commerciale. Le Centre
d’information a fait état, aussi, d’un fléchissement de la valeur
des exportations et pétrole brut et les produits pétroliers de
20% durant la même période, à 321 millions de dollars en
septembre 2014, contre 401 millions de dollars en septembre
2013. Il est à noter que la consommation locale en gaz naturel
a augmenté considérablement durant les dernières années.
Anas Amine
Algérie : Tassili Airlines adhère
à l’Association des compagnies
aériennes africaines
La compagnie aérienne nationale Tassili Airlines (TAL) a ob-tenu
son certificat d’adhésion à l’Association des compagnies
aériennes africaines (AFRA). Tassili Airlines est une compa-gnie
aérienne algérienne filiale de la
compagnie pétrolière Sonatrach. Elle
assure historiquement des vols régu-liers
domestiques et le transport des
ouvriers vers les gisements de pé-trole
et de gaz du Sahara algérien.
Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Ser-gueï
Lavrov et John Kerry, ont appelé à trouver au
plus vite un accord sur le nucléaire iranien, lors d’un
entretien téléphonique, a indiqué le ministère russe
des Affaires étrangères. Les deux ministres ont «dis-cuté
des questions liées au programme nucléaire
iranien... et constaté qu’il était indispensable de
trouver un accord global le plus rapidement possible
afin de pouvoir ensuite normaliser entièrement la
situation», a déclaré le ministère russe dans un
communiqué. La vice-ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Riabkov a déclaré qu'elle est
«raisonnablement optimiste» à l’issue de ces pour-parlers
à Mascate, la capitale omanaise, tout en pré-cisant
que la Russie n’était pas «au point d’être sûre
qu’un accord puisse être conclu».
9. Nigéria : La filiale de Lafarge monte à 100%
dans le capital de United Cement Company
La filiale nigériane du groupe cimentier français Lafarge a annoncé
qu’elle allait racheter les 30% qu’elle ne détient pas encore dans le ca-pital
d’United Cement Company of Nigeria. La transaction devrait
permettre à Lafarge Nigeria de prendre entièrement le contrôle du
troisième plus grand fabricant de ciment du pays. «Conformément à
l’accord, une première tranche de 15% sera acquise au premier trimes-tre
2015, tandis que la seconde tranche de 15% sera rachetée, au plus
tard, en février 2016», a déclaré Lafarge Nigeria dans son communi-qué.
Le groupe français Lafarge est confronté à une rude concurrence
en Afrique, en particulier de la part de son rival Dangote Cement, dé-tenu
par le Nigérian Aliko Dangote. Première capitalisation boursière
de la place de Lagos, Dangote Cement s’est engagé dans une stratégie
d’expansion dans 13 autres pays africains, afin de porter sa production
globale à 60 millions de tonnes en 2016, contre 20,3 millions de
tonnes en 2013.
Niger : Inauguration du grand
marché de Maradi
Le président nigérien Mahamadou Issoufou
a procédé à l’inauguration du plus grand
marché moderne du pays à Maradi au cen-tre,
la capitale économique du Niger. Entiè-rement
reconstruit sur le site de l’ancien
marché central, démoli en 2010, s’étend
sur une superficie de 7,5 km2, en plein cen-tre-
ville. Il a été financé à hauteur de 7 mil-liards
de f CFA, environ 14 millions de
dollars par l’Etat nigérien et les parte-naires
financiers, notamment la Banque
mondiale. Il comprend près de 2 000 bou-tiques,
un bloc administratif, 8 halls de
vente au sol, 4 aires de prières, 8 blocs sa-nitaires
ainsi que des aménagements de
voirie et 1 parking de stationnement. De
l’avis de nombreux observateurs, c’est l’un
des marchés les plus modernes de
l’Afrique de l’Ouest. Sa mise en activité
permettra sans doute le développement
des échanges commerciaux notamment,
avec le grand voisin du sud, le Nigéria.
27 novembre 2014 Les Afriques . 9
Rwanda : Lancement
du réseau 4G
Le Rwanda vient de lancer officiel-lement
le réseau 4G. L’infrastruc-ture
qui était en phase test depuis
août dernier est le fruit d’un parte-nariat
entre le gouvernement et le
groupe sud-coréen des télécommu-nications
KT Corp. Le réseau 4G,
qui doit couvrir 95% de la popula-tion
d’ici à 2015, permettra au
Rwanda d’accroître la contribution
du secteur des TIC au produit inté-rieur
brut. De nouveaux segments,
comme l’e-commerce, verront le
jour et joueront un rôle écono-mique
prépondérant.
Afrique du Sud : Moody’s dégrade
la note des 5 plus grandes banques
Le service des investissements de l’agence
de notation Moody’s a dégradé la note des
cinq plus grandes banques d’Afrique du
Sud. L’agence a expliqué cet abaissement
de la note par la détérioration du profil de
crédit du gouvernement sud-africain. Les
banques visées sont Investec, FirstRand,
Nedbank, ABSA et Standard Bank. Leur
note a été dégradée d’un cran, passant à
Baa2. Les risques souverains des cinq
banques s’élèvent en tout à près de 135%
de leurs bases de capitaux. L’agence de no-tation
prévoit une hausse du PIB de 1,4% en
2014 contre 1,9% en 2013, un chiffre nette-ment
inférieur à sa moyenne historique de
4,9% de 2004 à 2008. Selon des analystes,
les difficultés économiques de l’Afrique du
Sud, les taux d’intérêt croissants et le ni-veau
élevé de l’endettement des ménages
expliquent cette dégradation. Ces condi-tions
forcent toujours les consommateurs à
emprunter, ce qui entraîne une augmenta-tion
des risques de crédit.
Maroc : La troisième édition du
SIMC à Casablanca
La troisième édition du Salon interna-tional
des mines et des carrières (SIMC)
sera organisée du 3 au 6 décembre à
Casablanca. Le SIMC se tient cette
année sur le thème «Approches pour un
partenariat africain public-privé». Il
s’agit d’ouvrir encore une fois le débat
sur les passerelles possibles et les me-sures
les plus concrètes pour booster
ce genre de partenariat. Une centaine
de fournisseurs de matériel et de der-nières
nouveautés d’engins spécialisés
dans les domaines des mines et des
carrières marocains et étrangers ont
répondu présent et seront à l’exposi-tion
SIMC 2014.
Mahamadou Issoufou
10. Maroc : le Roi Mohammed VI
invité au Kazakhstan
10 Les Afriques . 27 novembre 2014
Mali : Prêt de la BOAD pour
la réhabilitation de deux barrages
hydroélectriques
La Banque ouest-africaine de développement (BOAD)
vient d’accorder un prêt de 25 milliards de f CFA au
Mali pour la réhabilitation de deux barrages hydro-électriques.
Il s’agit pour la BOAD «d’apporter une ré-ponse
à l’état de dégradation avancée que connaissent
les deux aménagements hydroélectriques de Sélingué
et de Sotuba», a déclaré un responsable BOAD. Un
communiqué de la primature malienne fait état d’un
«bilan fort bien reluisant, riche de 40 années de coopé-ration
entre le Mali et la BOAD», caractérisé par plus
de 3 120 milliards de f CFA d’investissements.
Maroc : Après Maroc Telecom,
Inwi teste la 4G
Le troisième opérateur de téléphonie
mobile du Maroc, Wana Corporation,
opérant sous la marque Inwi, a procédé
au lancement de la phase test de sa 4G.
La société rejoint ainsi l’opérateur his-torique
Maroc Telecom, dans la course
à cette technologie. L’acquisition de la
licence 4G par l’entreprise dépendra de
plusieurs paramètres, dont son prix et
l’effectivité du partage d’infrastruc-tures
qui est toujours attendue.
AIE : La demande mondiale d’énergie
augmentera de 37%
La croissance de la demande énergétique mondiale avoisinera
les 40% à l’horizon de 2040 et sera marquée par un bouleverse-ment
de la cartographe de la consommation avec l’essor éco-nomique
des pays émergents, et une montée de plus de 50% de
la demande en gaz naturel. C’est ce que laisse voir l’Agence in-ternationale
de l’énergie (AIE), dans son étude prospective an-nuelle,
en annonçant une «augmentation de 37% d’ici à 2040
de la demande mondiale de l’énergie», pendant que la crois-sance
démographique et économique sera moins consomma-trice
d’énergie qu’auparavant. L’Agence internationale de
l’énergie fait ressortir un bouleversement en perspective de la
géographie de la demande qui sera impulsée par l’essor écono-mique
des pays émergents très demandeurs en énergie.
BRUITS DE MARCHÉ
Le roi Mohammed VI a été invité pour prendre part au
5ème Congrès de chefs de religions mondiales et tradi-tionnelles,
prévu en juin 2015 au Kazakhstan. L’an-nonce
a été faite à Rabat par le président du Sénat de
la République du Kazakhstan, Kassym-Jomart To-kayev,
à l’issue de ses entretiens avec son homologue
marocain Mohamed Cheikh Biadillah. Le secrétariat
du Congrès des chefs des religions mondiales et tradi-tionnelles
avait tenu en septembre dernier à Astana
une réunion afin de préparer le 5ème Congrès et pour
marquer le dixième anniversaire de cette instance. La
rencontre a défini comme une des futures priorités du
Congrès sa coopération avec des organisations inter-nationales
réunies par le but commun qui est la pro-motion
du dialogue entre les religions et les
civilisations. Le 5ème Congrès aura ainsi pour thème
«La religion et le développement durable».
Roi Mohammed VI
11. Burkina Faso : Des milliers d’hectares
de culture ravagés par des oiseaux
27 novembre 2014 Les Afriques . 11
Dans le nord du Burkina Faso, des oiseaux en nombre impressionnant, nichés
le long des fleuves, prennent d’assaut les périmètres irrigués et les champs de
haute terre pour s’alimenter en riz, en petit mil et en sorgho au stade pâteux ou
laiteux, causant des pertes de rendement de 80 à 100%, a annoncé le ministère
burkinabé de l’Agriculture. Selon le comité de surveillance et de la lutte anti-aviaire,
dans la province du Soum, les oiseaux de l’espèce «Quélia Quélia» ont
fait leur apparition, courant septembre 2014. Les attaques de ces ravageurs ont
concerné toutes les communes rurales du Soum avec des pertes de rendement
de 80 à 100% sur près de 20 000 hectares. Dans la vallée du Sourou (ouest), les
dégâts causés par les oiseaux granivores sont estimés à plus de 1 000 hectares
avec des pertes comprises entre 25 et 60%. La campagne agricole 2014-2015
s’annonce excédentaire, selon le ministère de l’Agriculture, mais la menace des
oiseaux ravageurs demeure la préoccupation majeure des agriculteurs. Au Burkina Faso où près de 90% de la po-pulation
tirent leurs revenus dans le secteur de l’agriculture, les agriculteurs sont constamment confrontés à la
non-maîtrise de l’eau, le manque de moyens de production adéquats et de financement.
Washington s’alarme de l’écono-mie
européenne au ralenti
Les États-Unis redoutent une «décen-nie
perdue» pour l’économie en Eu-rope
et appellent les dirigeants de la
région à des «actions déterminées»
pour enrayer le déclin de l’activité, a
affirmé le secrétaire américain au
Trésor, Jacob Lew. «Le monde ne
peut pas se permettre une décennie
perdue en Europe... Des actions dé-terminées
des autorités nationales
et d'autres institutions européennes
sont nécessaires pour réduire le
risque que la région ne s’enfonce
dans un déclin plus profond», a dé-claré
le responsable dans un dis-cours.
Alors que l’Europe montre de
nouveaux signes de ralentissement,
le secrétaire au Trésor américain es-time
que la Banque centrale euro-péenne
(BCE) ne peut «à elle seule»
garantir le retour à une croissance
robuste. «Ainsi que le suggèrent les
récentes données économiques, l’ac-tion
de la BCE, à elle seule, a montré
qu’elle ne suffisait pas à assurer le
retour à une croissance saine», a dé-claré
le responsable américain. Dans
la zone euro, la demande intérieure
demeure inférieure de 4% à son ni-veau
d’avant la crise financière de
2008-2009.
Tanzanie : Vodacom introduit le
paiement de salaires par M-Pesa
Après l’avoir testé en République démo-cratique
du Congo, l’opérateur de télé-phonie
mobile Vodacom veut désormais
étendre le paiement de salaires par M-Pesa
en Tanzanie. Avec cette solution, Vo-dacom
estime que les employeurs
n’auront plus de souci à se faire pour ré-gler
leur dû mensuel à leurs employés qui
n’ont pas de compte bancaire. La solution
de l’opérateur télécom a déjà retenu l’at-tention
de Future Force Fields Solutions,
une branche du groupe TCC Group. Malgré
tous les éloges adressés au paiement de
salaires par M-Pesa de Vodacom, il faut
noter que la solution a suscité de nom-breuses
critiques de fonctionnaires en RD
Congo. Déplorant des retards et des
coupes dans les montants, des ensei-gnants
et des militaires avaient appelé
l’État à ne plus utiliser ce procédé pour
leur verser leurs émoluments mensuels.
Didier Drogba discute un parte-nariat
avec la BAD pour lutter
contre l’Ebola
Donald Kaberuka, président du Groupe de
la Banque africaine de développement,
s’est entretenu à Abidjan avec l’internatio-nal
ivoirien, Didier Drogba, sur les moyens
d’affronter la crise de l’Ebola en Afrique
de l’Ouest. Lors de leur entretien privé, les
deux hommes ont discuté de la création
d’un partenariat entre la BAD et la Fonda-tion
Didier Drogba comme moyen de
contribuer à la réponse à l’épidémie de
l’Ebola, une crise sanitaire qui, selon l’Or-ganisation
mondiale de la santé, a touché
14 098 personnes depuis mars 2014, dont
5 160 en ont péri. «Nous recevons Drogba
et sa Fondation à la Banque, comme un
symbole fort. Nous allons rentrer en par-tenariat
avec une voix et une personnalité
aussi importante, pour mobiliser des res-sources
en vue d’éradiquer l’Ebola. Une
équipe technique y travaillera pour bâtir
ce partenariat,» a dit Kaberuka aux jour-nalistes
lors d’une conférence de presse.
Didier Drogba
12. ARRÊT SUR IMAGE
France
Le 21 novembre 2014. Jacques Chirac,
ex-président français (gauche) en
grande conversation avec le président
français François Hollande, lors de la
cérémonie de remise des Prix de la
Fondation Jacques Chirac, au musée
du Quai Branly à Paris.
12 Les Afriques . 27 novembre 2014
14. Préjudice
«Nous allons appliquer le rè-glement,
14 Les Afriques . 27 novembre 2014
c’est-à-dire une éli-mination
(du Maroc) des
deux prochaines éditions de
la CAN. Il y aura ensuite le
préjudice financier et moral
à calculer»
Issa Hayatou, président de la Confédération africaine
de football (CAF).
Fierté
«Je suis arrivée seule en Italie
à l’âge de 18 ans et je ne crois
pas qu’on doive céder devant
les obstacles… Je ne suis pas
une femme de couleur, je suis
noire et je le dis avec fierté…
l’Italie a une tradition d’ac-cueil
et d’hospitalité. Il nous faut reconnaître ces tra-ditions
et les mettre quotidiennement en application»
Cécile Kyengé, ministre de l’Intégration, première
femme noire ministre en Italie.
Emploi
«Avec les ressources qui y sont
consacrées, le projet “Emploi
des Jeunes” du Bénin permet-tra
d’atteindre environ 17 500
bénéficiaires directs dans les
77 communes du Bénin. Ce
projet permettra de renforcer
les compétences en micro-entrepreneuriat des jeunes
issus des cursus d’apprentissage ou des formations
qualifiantes de courte durée»
Boni Yayi, président du Bénin.
Réformes
«Les réformes sont au point
mort… Le gouvernement
américain s’est montré trop
optimiste sur le processus de
réformes, alors qu’il n’a pas
bougé depuis le début de
2013»
Aung San Suu Kyi, leader de l’opposition birmane
Erreur
«Aujourd’hui, la situation en
Ukraine a de bonnes chances
de se résoudre, même si cela
peut paraître étrange... La
décision de Kiev d’imposer
un blocus économique de
l’Est de l’Ukraine était une
grande erreur»
Vladimir Poutine, président russe.
Peuple
«La santé du peuple passe avant
tout… Le gouvernement a très bien
fait. Aujourd’hui, on n’a pas la pos-sibilité
de s’opposer à ce virus, on a
été très honnêtes, c’est très bien»
Mustapha Hadji, sélectionneur ad-joint
de l’équipe marocaine de football.
VERBATIM
Profil
«Les candidats ont toujours été nom-breux
lorsqu’il s’agit d’en élire. L’es-sentiel,
c’est que Maccky Sall est en
train de travailler sur un consensus
avec ses pairs, pour qu’émerge parmi
les nombreux candidats qui veulent
diriger la Francophonie un profil qui
réponde aux attentes des jeunesses, des intellectuels, des ca-dres,
des hommes de culture francophones»
Hamidou Kassé, coordonnateur du comité scientifique du
15ème sommet de la Francophonie.
Relance
«Les signes de la relance économique
(au Sénégal) sont bien visibles, avec
une croissance attendue à 4,5% à la
fin de l’année, une plus grande maî-trise
du déficit budgétaire, des per-formances
accrues dans l’agriculture
avec plus de 82 000 tonnes de produits
horticoles exportés en 2014, niveau jamais atteint, une pro-duction
record de 230 000 tonnes d’oignons et des progrès no-tables
dans la riziculture»
Mahammed Dione, Premier ministre sénégalais.
L’Amérique
«Les contacts entre l’Amérique latine
et l’islam remontent au XIIe siècle.
Les musulmans ont découvert l’Amé-rique
en 1178, par Christophe Co-lomb.
Des marins musulmans sont
arrivés en Amérique dès 1178. C. Co-lomb
mentionne l’existence d’une
mosquée sur une colline le long de la côte cubaine»
Recep Tayyip Erdogan, président turc.
Isolement
«S’il continue... à violer le droit in-ternational,
à violer un accord sur
lequel il s’est engagé il y a quelques
semaines, l’isolement que la Russie
connaît actuellement se poursui-vra…
L’un de ces principes est qu’on
ne peut pas envahir d’autres pays ou
financer des mandataires et les soutenir d’une manière qui
désintègre un pays ayant des élections démocratiques»
Barack Obama, président américain
15.
16. La Boad a financé 700 projets
dans la zone Uemoa
La Banque ouest-africaine de développement (Boad) est
parvenue à financer plus de 700 projets publics et privés
de développement dans la zone de l’Uemoa durant sa
période d’existence de 41 ans, c’est ce qu’a annoncé le
secrétaire général de la banque, Sékou Sylla.
L’ensemble des 700 projets
financés par la Union éco-nomique
et monétaire
ouest-africaine (BOAD) ont mobi-lisé
un investissement global à
hauteur de 3 110 milliards de f
CFA, et ont visé des domaines stra-tégiques
dont notamment le déve-loppement
agricole et rural, les
télécommunications, les infra-structures
routières et portuaires,
l’électricité et l’industrie.
Pour son deuxième plan stratégique
qui couvrira la période 2015-2018,
Sylla a fait savoir que la banque
compte renforcer son positionne-ment
comme partenaire privilégié
16 Les Afriques . 27 novembre 2014
des États et du secteur privé.
Créée le 14 novembre 1973 avec son
siège à Lomé (Togo), la Boad se pré-sente
comme un établissement pu-blic
à caractère international qui a
pour but de «promouvoir le dévelop-pement
équilibré des États membres
et de réaliser l’intégration écono-mique
de l’Afrique de l’Ouest» par le
financement des «projets prioritaires
de développement», rappelle-t-on.
Rappelons que les 8 pays membres
de l’Uemoa sont les suivants :
Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Mali, Niger, Guinée-Bissau, Séné-gal
et Togo.
Anas Amine, Tunis
Christian
Adovelande, PDG
de la BOAD
Prêt de la BERD
à la BCP
Afin de renforcer son dispositif de fi-nancements
dédié aux très petites et
moyennes entreprises (TPME), la
Banque centrale populaire (BCP)
vient de contracter une ligne de fi-nancement
de 100 millions d’euros
auprès de la Banque européenne
pour la reconstruction et le dévelop-pement
(BERD). Elle est destinée aux
Banques populaires régionales afin
de leur permettre de soutenir dura-blement
la croissance des TPME sur
leurs différents marchés, aussi bien
au Maroc qu’à l’étranger. Il s’agit
d’un nouvel emprunt pour diversi-fier
les sources de financement du
groupe BCP, mais qui constitue une
étape majeure dans sa stratégie de
développement sur la scène finan-cière
internationale. En effet, par ce
prêt, qui fait suite à l’octroi en 2013
d’une ligne de 50 millions de $ pour
encourager les échanges internatio-naux,
la BERD renouvelle sa pleine
confiance dans la BCP.
Réouverture de la
succursale Absa
Newcastle en
Afrique du Sud
BSA Bank a procédé à la réouver-ture
de sa succursale de Newcastle
dans le KwaZulu-Natal, suite aux ré-aménagements
et à la remise en état
de cette agence. Lindiwe Rakharebe,
exécutif régional Absa pour Kwa-
Zulu-Natal, a déclaré que le lifting
de l’agence principale de Newcastle
était une priorité pour respecter
leur engagement vis-à-vis de la
clientèle. Saluant la patience des
clients de cette agence dans New-castle
Mall, il a exprimé un souci de
mieux se positionner dans la région
et servir le maximum d’utilisateurs.
BANQUES & ASSURANCES
17.
18. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
Une efficiente contribution
Depuis bientôt dix ans, les fonds d’investissement sont de plus en plus actifs
en Afrique, l’industrie du private equity (ou capital-investissement) ne cesse
de transformer le continent.
Les Fonds d’investissement en
Afrique s’orientent vers une in-dustrie
au service de la crois-sance
africaine. Infrastructures,
télécommunications, agriculture, as-surance,
etc., les fonds d’investisse-ment
sont désormais présents dans
tous les secteurs. Longtemps délais-sées
par les investisseurs privés, les en-treprises
africaines bénéficient depuis
le début des années 2000 d’un regain
d’attention de la part de ces derniers.
La contribution des fonds d’investis-sement
aux économies africaines est
aujourd’hui indéniable. En apportant
aux entrepreneurs africains des finan-cements,
une expertise ainsi que leurs
réseaux internationaux, ces fonds
contribuent à l’expansion et à la
structuration des entreprises. Le mo-dèle
du private equity est particuliè-rement
pertinent, dans le contexte
africain où les solutions de finance-ment
sont limitées alors que les prêts
des banques commerciales restent
trop chers pour permettre de suppor-ter
le développement du secteur privé.
Par ailleurs, les fonds d’investissement
permettent aux entreprises de répon-dre
aux exigences croissantes de la
classe moyenne africaine, qui repré-sente
18 Les Afriques . 27 novembre 2014
près de 300 millions de per-sonnes.
Comme le souligne William
Nkontchou, directeur Emerging Ca-pital
Partners (ECP) : «Le développe-ment
de la classe moyenne en Afrique,
combiné à l’urbanisation et à la forte
croissance démographique du continent
révolutionne les modes de consomma-tion
et entraîne une hausse des attentes
des populations en termes d’infrastruc-tures
et de cadre de vie. C’est par consé-quent
le facteur principal de l’intérêt
des fonds de private equity pour
l’Afrique». En effet, ces évolutions
supportent le caractère endogène de
la croissance africaine et sa soutena-bilité.
Elles expliquent aussi la préfé-rence
des fonds pour les secteurs
portés par la consommation de la
classe moyenne (services financiers,
distribution, biens de consomma-tion…)
et pour les grandes écono-mies
en croissance, telles que le
Nigéria, le Kenya, le Maroc et de plus
en plus l’Éthiopie.
Private equity en Afrique
et tendances 2013-2014
Les années 2013 et 2014 ont repré-senté
un tournant majeur pour le
secteur du private equity en Afrique.
En effet, plusieurs évolutions fonda-mentales
ont eu lieu et présagent
des tendances à venir. On a assisté
tout d’abord à l’arrivée de grands
acteurs internationaux du private
equity, tels que Blackstone, Carlyle
ou KKR, qui ont créé des équipes ou
des fonds dédiés au continent afri-cain,
soulignant une volonté réelle
d’investir sur le long terme. Au
même moment, certains acteurs fi-nanciers
majeurs effectuaient leur
premier investissement en Afrique,
tels que Wendel, accompagné par
ECP ou La Compagnie Edmond de
Rothschild, accompagné par Amé-this
Finance. Ces investissements
conjoints soulignent le rôle clé que
peut jouer le private equity pour
initier de nouveaux investisseurs à
l’investissement en Afrique.
Alors que les secteurs de prédilec-tion
des investisseurs restent relati-vement
stables, avec 62% des
transactions entre 2006 et 2012 se
situant dans l’industrie, les biens de
consommation et les matières pre-mières,
les régions ciblées par les in-vestisseurs
évoluent rapidement. En
effet, alors que le private equity était
historiquement plus développé en
Investissements en
Afrique au Sud du
Sahara en nombre
et en volume
Le modèle du
private equity
est particuliè-rement
pertinent,
dans le
contexte
africain.
19. 27 novembre 2014 Les Afriques . 19
Afrique du Sud, la tendance s’est ré-cemment
inversée, et les investisse-ments
en Afrique subsaharienne
ont dépassé en volume ceux en
Afrique du Sud pour la période
2011-2013.
Du côté des fonds d’investissement,
on assiste à une spécialisation crois-sante
des stratégies, avec une ap-proche
sectorielle comme pour le
Fonds Moringa, spécialisé dans
l’agroforesterie, ou une stratégie
pays, comme Schulze Global Invest-ments
qui investit uniquement en
Éthiopie. En effet, il y a selon des
analystes près de 160 fonds de pri-vate
equity en Afrique, dont la taille
peut aller de 20 millions de dollars à
1 milliard de dollars. S’adressant
tous aux mêmes investisseurs insti-tutionnels,
ces fonds doivent se dif-férencier
pour développer un
avantage comparatif et convaincre
les investisseurs. Certains fonds gé-néralistes
comme Actis ont d’ail-leurs
opté pour le recrutement
d’équipes de spécialistes sectoriels
afin d’augmenter la qualité de l’ac-compagnement
qu’ils peuvent ap-porter
aux entreprises.
Il est donc possible de distinguer
plusieurs catégories de fonds :
- Il y a tout d’abord les fonds dits
généralistes panafricains : ceux-ci
ont souvent plus de 500 millions de
dollars d’actifs sous gestion et in-vestissent
entre 25 millions et 100
millions de dollars. On retrouve
dans cette catégorie ECP, Helios,
DPI, Actis et Carlyle.
- Les fonds de taille moyenne (200
M$ - 500 M$) sont souvent spécialisés
sur une région ou un secteur et inves-tissent
entre 5 millions et 20 millions
de dollars. On retrouve notamment
dans cette catégorie Ethos, Satya Ca-pital,
Catalyst Principal et Africinvest.
- Finalement, les fonds destinés aux
PME et aux start-up (fonds de capi-
Projets par secteur
entre 2006 et 2012
Fonds à suivre
Development Partners International
Fondé en 2007 et basé à Londres, DPI
investit principalement dans les sec-teurs
portés par la croissance de la
classe moyenne et les ressources natu-relles.
DPI gère près de 400 M de $ et
est actuellement en processus de levée
de fonds.
Investissements notables : Université Pri-vée
de Marrakech, Letshego, Eaton To-wers,
Food Concepts.
Emerging Capital Partners
Fondé à la fin des années 2000 et avec
des bureaux à Paris, Washington et
dans 7 pays africains, ECP investit de
manière généraliste. Le fonds a la par-ticularité
d’investir dans les zones
francophones et anglophones. ECP gère
près de 2 Mrds de $ à travers 6 fonds et
serait actuellement en processus de le-vée
de fonds.
Investissements notables : Celtel, IHS,
Nairobi Java House, Finagestion, Notore
Chemical industries.
Helios Investment Partners
Fondé en 2004 et basé à Londres, Helios
investit de manière généraliste. Helios a
pour particularité d’avoir co-fondé l’en-treprise
Helios Towers. Helios gère près
de 2,7 Mrds de $.
Investissements notables : Equity Bank,
Vivo Energy, Continental Outdoor Media,
Helios Towers.
Améthis Finance
Fondé en 2011 et basé à Paris, Améthis est
un fonds panafricain qui a la particularité
d’investir à la fois en dette et en capital.
Améthis investit principalement dans les
services financiers, les infrastructures,
l’industrie, les services et l’agriculture.
Améthis gère près de 530 M de $.
Investissements notables : Fidelity, Velo-gicm
Petroivoire, Chase Bank, UT Bank.
AFIG Funds
Fondé en 2005 et basé à Dakar et Johan-nesburg,
AFIG investit en Afrique Cen-trale
et en Afrique de l’Ouest dans des
PME qui ont vocation à devenir des lea-ders
régionaux. Le fonds gère 122 M de $.
Investissements notables : Elton, Senbus
industries, Ecobank (Rwanda, Tchad, Li-beria),
Drillcorp.
Africinvest
Fondé en 1994, basé à Tunis avec des
bureaux dans 6 pays, Africinvest est un
fonds généraliste. Originellement cen-tre
sur la Tunisie, le fonds a élargi son
aire géographique et couvre désormais
toute l’Afrique. Africinvest est un mem-bre
fondateur de l’Africa Private Equity
and Venture Capital Association. Afric-invest
gère près de 1 Mrd de $ à travers
14 fonds.
Investissements notables : Mansard In-surance,
Snax, Rouiba, Exat, Medis.
20. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
20 Les Afriques . 27 novembre 2014
cile la sortie de l’investissement,
comme dans le cas d’Helios pour
Equity Bank, achetée en 2007 et dont
l’investisseur a du mal à se défaire.
Le sujet des sorties d’investissement
est majeur pour les fonds d’investis-sement,
car si un fonds n’arrive pas à
revendre les entreprises acquises
quelques années auparavant, il
risque de faire perdre de l’argent aux
investisseurs qui ont mis de l’argent
dedans. Alors que le secteur se déve-loppe,
il est essentiel de favoriser le
développement des bourses et des
marchés financiers afin de faciliter
les sorties d’investissement par voie
d’introduction en bourse.
Les fonds d’investissement adressent
encore très peu les problématiques
des PME qui représentent pourtant
une part substantielle des économies
africaines. Pour favoriser de tels in-vestissements,
qui peuvent aider à la
constitution d’économies locales
plus fortes, il sera donc nécessaire
qu’un dialogue s’installe avec les
gouvernements afin de favoriser en
place un cadre réglementaire et fiscal
incitant des fonds d’investissement
ciblant les PME à s’implanter sur le
continent et à adopter une approche
de long terme.
Babacar Pierre SECK,
analyste à l'OCDE
tal-risque) sont de plus petite taille
et beaucoup moins nombreux. Ils
investissent des montants allant de
50,000 dollars à 2 millions de dol-lars
et accompagnent les entrepre-neurs
sur une durée plus longue
pouvant aller jusqu’à 10 ans,
comme par exemple Investisseurs &
Partenaires.
Challenges du private
equity en Afrique
La montée en puissance des fonds
d’investissement en Afrique contri-bue
au développement du secteur
privé et à la formation du tissu in-dustriel.
Néanmoins, le secteur doit
encore mieux se structurer. «Il y a un
écart entre ce que les fonds d’inves-tissement
proposent et les besoins
des entrepreneurs. L’investissement
en Afrique nécessite d’accompagner
les entreprises sur le long terme et
appelle donc à adapter les méthodes
du private equity au contexte afri-cain
», explique Laureen Kouassi-
Olsson, directrice d’investissement
chez Améthis Finance. De plus,
«l’idéal serait que l'industrie se struc-ture
autour de plusieurs catégories
de fonds qui puissent accompagner
les entreprises et entrepreneurs tout
au long de leur croissance en fonc-tion
de leur stade de développement
et de leurs besoins. Par exemple, la
multiplication de fonds de capital-risque
“early stage” répondant aux
besoins de ressources à long terme
des projets de petite taille, des TPE
ou PME serait une véritable aubaine
pour l'industrie. De même, les fonds
de type “evergreen” ayant une durée
d'investissement illimitée seraient
des partenaires de choix pour des
groupes familiaux ayant atteint un
certain stade de maturité et à la re-cherche
de partenaires institution-nels
pouvant les accompagner dans
la seconde étape de leur croissance».
Mais ce n’est pas tout, car les fonds
d’investissement sont aujourd’hui
très axés sur des entreprises de
grande taille, laissant de côté les pe-tites
et moyennes entreprises (PME).
Seuls quelques fonds, tels que Cauris
Management, ou investisseurs et
partenaires s’adressent à ces entre-prises
de petite et moyenne taille, qui
constituent la base du tissu écono-mique.
Par conséquent, beaucoup de
fonds ciblent les mêmes opportuni-tés
d’investissements, qui restent li-mitées
en Afrique, ce qui pousse les
valorisations à la hausse. Dans le sec-teur
bancaire, certaines acquisitions
se font sur la base de trois fois le prix
des fonds propres ! Cette surchauffe
des prix risque de rendre plus diffi-
Pourquoi cet intérêt pour l’Afrique
Rien qu’en 2013, les fonds dédiés au continent africain ont levé
plus de 3,3 milliards de dollars (voir graphique), confirmant l’in-térêt
des investisseurs internationaux pour la région. D’après
une enquête menée en 2013 par Emerging Markets Private Equity
Association auprès des investisseurs institutionnels (footnote :
fonds de pension, fonds souverains, compagnies d’assurance,
gestionnaire d’actifs, family offices représentent les principaux
investisseurs institutionnels) internationaux, l’Afrique est désor-mais
la plus attractive des régions «émergentes». Cet appétit des
institutionnels pour l’Afrique est confirmé par l’évolution du to-tal
de fonds levés dans la région. En effet, sur la période 2010-
2013, l’Afrique est la seule région pour laquelle les montants
levés par les fonds d’investissement ont augmenté, alors que l’on
constate une baisse importante pour la Chine, l’Inde ou encore
l’Amérique latine.
Cet intérêt nouveau pour des investisseurs financiers pour
l’Afrique est le résultat des profondes transformations écono-miques
et politiques sur le continent. En effet, les années 2000
ont représenté une période de stabilisation générale des
contextes politiques, avec notamment la fin de plusieurs conflits
Adapter les
méthodes de
Private equity
au contexte
africain
armés. Au même moment, l’Afrique a bénéficié d’une croissance
économique forte et de moins en moins dépendante des cours
des matières premières, avec 7 des 10 économies avec la crois-sance
la plus forte sur la période 2000-2009 se trouvant en
Afrique (source FMI). L’Afrique des années 2000, contrairement
à celle des années 1990, représente donc une opportunité d’in-vestissement
de plus en plus intéressante. En 2013, la croissance
réelle du PIB africain étant de 4,6%, contre 3% au niveau mon-dial
et -0.4% en Europe. Simultanément, les rendements en Eu-rope
et aux États-Unis sont au plus bas, à cause des politiques
monétaires de quantitative easing de la FED et de la Banque cen-trale
européenne qui font baisser les taux d’intérêt depuis 2008.
En effet, les investisseurs institutionnels, tels que les caisses de
retraites ou les compagnies d’assurances, doivent assurer un
rendement minimum de leurs investissements pour être renta-bles,
ils se sont donc tournés de plus en plus vers les marchés
émergents offrant des rendements plus attractifs. Les Bourses
africaines offrant peu d’opportunités d’investissement, ces insti-tutionnels
se sont donc tournés vers les fonds de private equity,
qui leur permettent d’investir dans les entreprises non cotées.
21. INTERVIEW AMADOU HOTT
Accompagner le développement
Le DG du Fonds souverain d'investissement stratégique (Fonsis) du Sénégal
nous parle de financements de 2 projets, dans l’agriculture et la pharmacie,
la configuration d’un fonds souverain sur la base des actifs de l’Etat,
l’absence de contraintes de sortie par rapport aux private equity, ...
27 novembre 2014 Les Afriques . 21
Amadou Hott,
DG du Fonsis
du Sénégal
Les Afriques : M. Hott, le
conseil d’administration du
Fonsis a approuvé, en octo-bre
dernier, deux de vos projets.
Comment ces projets sont-ils
structurés?
Amadou Hott : En effet, le conseil
d’administration (CA) du Fonds
souverain d’investissements straté-giques
(Fonsis), qui s’est réuni le 27
octobre 2014, a approuvé deux de
nos projets d’investissement. Il s’agit
d’une exploitation agricole et d’une
unité industrielle pharmaceutique,
d’un coût global de douze (12) mil-liards
de francs CFA. Le Fonsis va
investir un montant de 1,2 milliard
de f CFA répartis en fonds propres
et en quasi-fonds propres, aux côtés
d’autres investisseurs nationaux et
internationaux, et en complément
du financement bancaire.
LA : Quel sera l’impact de ces pro-jets
dans le développement socio-économique
du Sénégal ?
A.H. : Ces projets cadrent bien avec
notre mission de créer des emplois
et de la richesse et auront un impact
social important. L’exploitation
agricole qui sera implantée dans la
région de Louga permettra de dyna-miser
l’économie locale grâce à la
création de 200 emplois directs et la
mise en place d’une ligne électrique
moyenne tension d’environ 20 km.
Ce projet aura un impact non négli-geable
au niveau national, avec une
contribution au PIB de 3 milliards
de f CFA par an. L’unité industrielle
pharmaceutique sera localisée dans
la région de Thiès et permettra une
meilleure accessibilité financière et
géographique de produits pharma-ceutiques
hospitaliers stratégiques
massivement importés. Elle cou-vrira
le marché du Sénégal et celui
de la sous-région avec une contri-bution
attendue au PIB de 1,5 mil-liard
de f CFA par an et la création
de 70 emplois directs.
Le démarrage des projets est prévu
en début de 2015.
LA : Quelle sera la prochaine
étape ?
A.H. : Nous allons présenter au pro-
Notre capital
est plus patient
même si nous
essayerons
toujours de
sortir au mo-ment
opportun
pour pouvoir
réinvestir dans
de nouveaux
projets.
22. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
chain Conseil d’administration,
prévu en début de décembre, d’au-tres
projets aussi structurants pour
approbation. Nous allons certaine-ment
communiquer dessus dès que
le CA les aura approuvés.
LA : Le Sénégal n’a pas d’excé-dents
pétroliers, encore moins
d’excédents budgétaires, comme
les autres pays qui ont des Fonds
souverains. Comment le Fonsis
compte-t-il faire pour mener à
bien sa mission ?
A.H. : Le Sénégal est, en effet, l’un
des premiers pays au monde à se
doter d’un fonds souverain alors
qu’il n’a ni rente issue de matières
premières ou d’hydrocarbure ni
rente commerciale. Le gouverne-ment
a autorisé la création de ce
fonds souverain sur la base des ac-tifs
que l’État va nous transférer. Ces
actifs peuvent être revalorisés et per-mettre
de lever des fonds sur les
marchés financiers locaux et étran-gers,
qui seront ensuite «réinjectés»
dans de nouveaux projets ou dans
des projets ou sociétés en difficulté,
avec l’objectif de contribuer à la re-lance
de l’économie via cet investis-sement
productif.
Il faut donc retenir que le Fonsis est
un modèle de fonds souverain qui
repose sur le développement des ac-tifs
transférés par l’État et les levées
22 Les Afriques . 27 novembre 2014
de fonds en dette et en co-investis-sement.
Mais avec les récentes dé-couvertes
de pétrole au Sénégal, les
ressources du Fonsis seront renfor-cées
dans le moyen et long terme,
pour plus d’investissements pro-ductifs
et d’épargnes pour les géné-rations
futures.
LA : A combien s’élève le capital
du Fonsis ?
A.H. : Le Fonds souverain d’inves-tissements
stratégiques est une ini-tiative
du président Macky Sall. Il a
été créé par la loi 2012-34 fixant son
capital minimal à 500 milliards de
francs CFA, majoritairement consti-tué
en actifs de l’État. C’est ce qui lui
permet d’intervenir en prise de par-ticipations
en fonds propres ou
quasi-fonds propres pour des socié-tés
en création, développement ou
restructuration.
LA : Quel est l’horizon de vos in-vestissements
?
A.H. : Contrairement aux fonds
«private equity» classiques, nous
n’avons pas de contraintes de sortie
au bout de 5-7ans par exemple.
Notre capital est plus patient même
si nous essayerons toujours de sortir
au moment opportun pour pouvoir
réinvestir dans de nouveaux projets
afin de générer plus de croissance et
d’emplois. Le Fonsis, en ligne avec
les intérêts de l’entreprise, organi-sera
ses désinvestissements par ces-sion
aux promoteurs du projet,
cession à un tiers, dette de finance-ment
de sortie et distribution de di-videndes
spéciaux ou par
introduction en bourse, une voie
que nous privilégions pour plus de
liquidité à la BRVM. La Bourse per-met
aussi de partager les fruits de la
création de richesse avec un maxi-mum
d’épargnants sénégalais.
Propos recueillis par Ismaïl Aidara
23. BOURSES AFRICAINES
A la recherche de liquidités
Avec une capitalisation boursière globale estimée à 1 300 milliards de $,
l’Afrique compte 23 places financières. Malgré l’engouement que suscite le
dynamisme économique du continent depuis quelques années, le nombre de
sociétés cotées n’augmente que timidement, de même que les liquidités.
façon générale, l’Afrique australe
constitue la zone la plus dynamique.
Les produits financiers y sont égale-ment
les plus structurés. La Johan-nesburg
Stock Exchange (JSE) et la
Swaziland Stock Exchange sont les
principales places financières de la
région. À part l’Afrique du Sud, au-cune
place boursière africaine ne
s’approche des niveaux de dévelop-pement
des places financières des
pays développés.
En Afrique de l’Est également, la
place boursière du Kenya reste dy-namique.
Avec un niveau de capita-lisation
estimée à 23,525 millions de
dollars, la place de Nairobi est la
bourse la plus aminée de sa sous-ré-gion,
à l’image de l’économie floris-sante
du pays.
Manque de liquidités
Selon Jean-Jacques Essombè, asso-cié
du cabinet Orrick Rambaud
Martel qui livrait son analyse au
groupe médias belge RTBF, le
manque de liquidité est l’un des
problèmes majeurs sur les places
africaines. Car il n’y a pas assez d’ac-teurs.
En plus, il y a peu de fonds
étrangers intervenant sur les mar-chés
boursiers africains. Selon lui,
les fonds d’investissement actifs
sont essentiellement locaux et leur
nombre est réduit. En dehors de
l’Afrique du Sud qui brasse plus de
300 milliards de dollars, les niveaux
de capitalisation boursière sont fai-bles,
de même que les volumes de
transactions. Ce qui constituerait
un frein pour les gros investisseurs
étrangers qui sont en général inté-ressés
par de gros volumes.
De même, en termes de liquidité,
sur la période 2005-2010, seuls
quelques pays comme l’Égypte et
27 novembre 2014 Les Afriques . 23
LLes marchés boursiers du
continent réunis représente-raient
la 12ème place financière
du monde, avec une capitalisation
globale estimée à 1300 milliards de $.
Les places boursières se sont déve-loppées
significativement depuis les
années 90, passant d’une dizaine à 23
aujourd’hui. D’après les analystes,
cette évolution a été assez rapide. La
capitalisation boursière est passée de
257 milliards de dollars en 2000 à
1260 milliards en 2010.
Mais il existe de réelles disparités
entre les pays. L’essentiel du volume
des transactions profite surtout à
quelques places financières comme
celles de l’Afrique du Sud, de
l’Égypte, du Nigéria, du Maroc ou
du Kenya. L’Afrique du Sud attire la
majorité des capitaux échangés sur
le continent, soit plus de 70% du vo-lume
total. En termes de nombre de
sociétés cotées, l’Afrique du Sud ar-rive
également en tête avec environ
400 valeurs, suivie par l’Égypte
(214) et le Nigéria (187).
Dynamisme sur les places
financières d’Afrique
australe et de l’Est
Johannesburg Stock Exchange
(Afrique du Sud), qui est la pre-mière
place financière du continent,
a une capitalisation boursière de
plus de 330 milliards de dollars. De
Il y a peu de
fonds
étrangers
intervenant
sur les
marchés
boursiers
africains.
24. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
l’Afrique du Sud ont enregistré des
ratios assez élevés, avec respective-ment
51,4% et 50,1%, selon les
données de la Banque mondiale.
Fonds d’investissement,
animateurs des marchés
boursiers
L’essor économique du continent
attire de plus en plus de fonds d’in-vestissement
qui s’intéressent dés-ormais
aux places financières,
malgré le faible niveau de transac-tions
qui y existe actuellement.
Selon les chiffres de MorningStar,
on dénombre plus de 800 fonds
d’investissement actifs sur le conti-nent.
En termes de ventilation, 48
fonds investissent sur l’ensemble
des places boursières africaines, 37
sur l’Afrique du Nord et le Moyen-
Orient, deux se concentrent sur le
Maroc, deux sur l’Égypte, un fonds
sur le Cameroun (dans le secteur
minier notamment), 35 fonds ci-blent
la zone Namibie-Afrique du
Sud, et tous les autres, soit plus de
650 fonds, vont à l’Afrique du Sud.
La majorité de ces fonds sont domi-ciliés
en Afrique du Sud et au
Luxembourg qui abrite 38 fonds ac-tifs
en Afrique, devenant ainsi une
24 Les Afriques . 27 novembre 2014
place de plus en plus importante
pour la finance africaine.
En dépit des mesures initiées par
certains pays, un certain nombre
d’obstacles freinent la croissance des
flux de capitaux sur les places bour-sières
africaines : insuffisance de li-quidités,
insuffisance de produits
financiers adaptés, manque d’auto-matisation
des systèmes d’échanges,
etc. Peut-être l’engouement pro-gressif
des acteurs étrangers qui
s’intéressent à l’Afrique permettra
d’accélérer le rythme des réformes,
en même temps qu’il rehausse
considérablement les flux des capi-taux
échangés.
Notons qu’en termes de réformes
pour changer les choses, des pays
comme le Nigéria prennent les de-vants...
En effet, un projet de loi
lancé récemment au Nigéria veut
obliger les entreprises ayant plus de
80 milliards de nairas nigérians (en-viron
500 millions de dollars) d’ac-tifs
à se coter en Bourse. Si le projet
aboutit, la Bourse de Lagos devrait
ainsi voir son niveau d’activité
s’améliorer considérablement.
Ibrahim Souleymane
Tableau
comparatif
des marchés
Top 10 africain des plus grandes Bourses
en termes de capitalisation
Selon le classement réalisé par la
Banque d’investissement, African Al-liance
en 2014
1- Johannesburg Stock Exchange (Afrique
du Sud), 330,287 MM de $
2- Nigerian Stock Exchange (Nigéria),
82,813 MM de $.
3- Egyptian Exchange (Egypt), 63,716 MM$.
4- Bourse des Valeurs de Casablanca (Ma-roc),
55,446 MM de $.
5- Nairobi Stock Exchange (Kenya), 22,675
MM de $.
6- BRVM : Bourse régionale des valeurs
mobilières (Bénin, Burkina Faso, Guinée-
Bissao, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal
et Togo), 11,203 MM de $.
7- Bourse des valeurs mobilières de Tunis
(Tunisie), 7,770 MM de $.
8- Stock Exchange of Mauritius (île Mau-rice),
7,248 MM de $.
9- Ghana Stock Exchange (Ghana), 6,085
MM de $.
10- Zimbabwe Stock Exchange (Zimbabwe),
5,214 MM de $.
25. INTERVIEW PIERRE CARPENTIER
«Les PME africaines font de plus en plus appel aux fonds
d’investissement pour financer leur croissance»
Pierre Carpentier est directeur d’investissement, en charge des portefeuilles
PME et microfinance en Afrique centrale et dans l’océan Indien chez le fonds
Investisseurs & Partenaires (I&P). Selon lui, la nouvelle génération
d’entrepreneurs africains n’est plus dans une logique d’entreprises familiales.
Ils font recours au private equity pour financer leur développement.
27 novembre 2014 Les Afriques . 25
Pierre Carpentier,
directeur
d'Investissement,
en charge des
portefeuilles PME
et microfinance en
Afrique Centrale
et dans l’Océan
Indien chez le
fonds Investisseurs
& Partenaires
(I&P)
Les Afriques : Comment expli-quez-
vous la percée des fonds
d’investissement sur le conti-nent
africain ?
Pierre Carpentier : Nous étions
quelques fonds précurseurs lorsque
nous avons démarré nos activités en
2000. Les gens ont souvent une per-ception
exagérée de l’environnement
économique africain qui est pourtant
une région formidable. L’Afrique en-registre
des taux de croissance parmi
les plus forts. La croissance est certes
tirée par les activités extractives ex-portatrices,
mais on commence à
avoir de la croissance induite par le
développement du marché intérieur,
la progression démographique, etc.
Le dynamisme du secteur privé a
connu une trajectoire assez éton-nante
au profit de pas mal de facteurs,
comme l’émergence d’une généra-tion
d’entrepreneurs plus structurés,
qui sont moins dans une logique de
développement d’entreprises fami-liales,
sur fonds propres, et qui sont
prêts à s’ouvrir à des financements en
capital pour se développer. Ce qui
permet aux fonds d’investissement de
pouvoir travailler avec eux. C’est
assez récent, mais cette dynamique
est bien là aujourd’hui. La qualité des
entrepreneurs qu’on voit arriver avec
des projets est vraiment impression-nante.
Ensuite, l’environnement des
affaires s’est aussi amélioré, notam-ment
grâce à des instruments comme
l’Ohada, qui uniformise le cadre ju-ridique
des affaires dans la plupart
des pays francophones. Enfin, on
peut dire qu’il y a eu aussi un effet
boule de neige, dans le sens où les
premières réussites qu’on a vu appa-raître,
souvent relayées dans les jour-naux,
ont eu un effet d’entraînement
et ont contribué à attirer d’autres in-vestisseurs.
Par exemple, nous en tant
que fonds d’investissement, la levée
de notre second fonds a été relative-ment
plus facile que le premier. On
arrive à lever des fonds beaucoup
plus facilement aujourd’hui sur le
thème du financement du secteur
privé en Afrique.
LA : Quelles sont les principales
réalisations d’Investisseurs& Parte-naires
en termes de projets ou d’in-vestissement
en Afrique cette
année ?
P.C. : Nous sommes un fonds géné-raliste.
Aujourd’hui, nous tra-vaillons
sur notre deuxième fonds
qui a été lancé en 2012, qui s’appelle
I&P Afrique Entrepreneurs (IPAE)
et qui est un fonds de 54 millions
d’euros positionné sur les PME. Ce
qui nous caractérise, c’est la taille
des opérations que nous faisons,
avec des investissements qui démar-rent
à 300 000 euros jusqu’à 1,5 mil-lion.
Les entreprises que nous
finançons font généralement entre
500 000 euros jusqu’à 5 millions
d’euros de chiffres d’affaires.
Ce sont des opérations relativement
petites comparées à d’autres fonds
présents en Afrique. Avec le fonds
IPAE, nous avons déjà une vingtaine
d’investissements dans 10 pays dif-férents.
Nous faisons entre 5 et 8 in-vestissements
par an. Tout en étant
généraliste, nous avons investi dans
les secteurs de la microfinance, de la
construction, du bâtiment, de la
santé, avec une notamment mater-nité
au Sénégal, dans les métiers de
l’aquaculture à Madagascar, etc. Il y
a un spectre assez large de ce que
L’environne-ment
des
affaires s’est
aussi
amélioré,
notamment
grâce à des
instruments
comme
l’Ohada, qui
uniformise le
cadre juridique
des affaires.
26. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
nous pouvons faire.
LA : Quels types de projets ou
d’entreprises vous intéressent en
priorité ?
P.C. :Nous sommes un fonds qui fait
de l’«impact investment». C'est-à-dire
que nous allons chercher dans les
projets en priorité un impact sociétal
fort. Nous sommes intéressés pas
uniquement par les enjeux de renta-bilité,
mais aussi par les éléments de
performance extrafinancière. Nous
sommes ainsi particulièrement inté-ressés
par des secteurs comme la
santé, les activés d’agriculture non
exportatrices, la formation, etc. Sur
les types de projets, nous privilégions
les sociétés en croissance, les sociétés
qui ont un fort potentiel de dévelop-pement,
les sociétés qui ont déjà une
existence et qui veulent renforcer leur
capacité afin de passer un cap dans le
développement de leurs activités,
mais nous pouvons également ac-compagner
des start-up.
LA : Qu’est-ce que vous apportez
aux projets en plus du finance-ment
?
P.C. :Notre équipe s’appelle Investis-seurs
& Partenaires. Le «P» corres-pond
à notre engagement à
accompagner les entrepreneurs.
Nous investissons dans des PME en
prenant une participation minori-taire.
Nous ne prenons pas le
contrôle. Ensuite, nous apportons
aux entrepreneurs de l’accompagne-ment,
de l’assistance, du support, gé-néralement
pas sur leur coeur de
métier, puisque nous sommes un
fonds généraliste. D’ailleurs, en géné-ral,
les entrepreneurs que nous ac-compagnons
connaissent très bien
leur métier et leur secteur d’activité.
L’accompagnement se fait à plusieurs
niveaux. D’abord au niveau de la
gouvernance pour aider les entre-prises
à mettre en place des instances
de gestion qui fonctionnent bien,
avec tout le nécessaire pour donner
du rythme à la vie de la société. Par
exemple, nous travaillons sur des
budgets en fin d’année pour les vali-der,
les approuver, etc. Au-delà, nous
apportons de l’appui essentiellement
26 Les Afriques . 27 novembre 2014
sur les questions de management, de
gestion, de stratégie. Ensuite, on peut
travailler dans les actions au quoti-dien.
Dans ce cas, soit on intervient
en direct par des actions réduites, soit
on fait appel à des ressources ex-ternes,
des consultants ou des per-sonnes
ressources qui peuvent
intervenir. Par exemple, si on identi-fie
un problème au niveau du sys-tème
d’information qu’il faudra
améliorer (puisqu’on travaille beau-coup
là-dessus et les fonds d’investis-sement
sont très demandeurs de
reporting), on va demander à l’entre-prise
de se mettre à niveau. Une par-tie
de ces interventions peut être
financée par des fonds d’assistance
technique.
LA : Est-ce que vous recevez assez
de candidatures lorsque vous sélec-tionnez
des projets ?
P.C. :Nous avons un flux d’opportu-nités
important. Nous recevons envi-ron
200 dossiers par an. Nous avons
des critères et nous sommes relative-ment
exigeants. Il y a parfois des pro-jets
trop grands pour nous, dans ce
cas nous les orientons vers des fonds
d’investissement plus grands qui sont
plus adaptés. Il peut y avoir des pro-jets
qui sont dans des secteurs qui
n’entrent pas dans notre champ d’in-tervention.
Il y a aussi des projets qui
ont des dossiers assez fragiles, etc.
Petit à petit, nous filtrons jusqu’à ar-river
à un nombre de 10 projets
maximum par an pour des finance-ments
allant de 300 000 euros à 1,5
million d’euros.
LA : Quel est le niveau de rentabi-lité
moyen des projets financés, et
qu’en est-il de votre retour sur in-vestissement
?
P.C. : C’est très difficile à dire. Nous
avons une rentabilité globale de por-tefeuilles,
mais avec des écarts qui
peuvent être importants. La rentabi-lité
dépend notamment des condi-tions
de sortie du fonds
d’investissement. Étant donné que
nous sommes sur des prises de parti-cipations
minoritaires, si on sort
d’un projet qui a pris de la valeur,
pour céder notre participation à un
investisseur extérieur, on peut valo-riser
souvent mieux que si nous re-vendons
au promoteur. Notre sortie
se fait au bout de 5 à 7ans. Nous
avons généralement des accords de
rachats avec les promoteurs.
LA :Avec l’afflux des fonds d’inves-tissement
sur le continent,
l’Afrique s’expose-t-elle à la me-nace
des «fonds vautour», comme
ce fût le cas il y a quelques années
pour l’Argentine ?
P.C. : Les fonds que vous qualifiez de
fonds vautour sont surtout des fonds
spéculatifs sur des secteurs particu-liers.
Pour le moment, on ne voit pas
ce genre de problème, mais il n’est
pas exclu que ça arrive aussi en
Afrique, comme c’est déjà arrivé ail-leurs.
Par contre, ce qu’on commence
à voir, ce sont plutôt des regroupe-ments,
des consolidations. Il com-mence
à y avoir des transactions de
rachats d’entreprises : pour intégrer
un concurrent, pour prendre des
parts de marché, etc. On voit aussi
des entreprises européennes ou nord-africaines
qui arrivent, qui passent au
sud du Sahara, et qui font des rachats
pour s’implanter dans des pays.
Jusqu’ici, ce n’est pas la dimension
prédatrice des fonds qu’on voit sur le
terrain, mais plutôt des fonds d’in-vestissement
qui peuvent accompa-gner
une boîte qui souhaite
s’implanter dans un autre pays.
Propos recueillis par
Ibrahim Souleymane
Si on sort d’un
projet qui a
pris de la
valeur, pour
céder notre
participation à
un investisseur
extérieur, on
peut valoriser
souvent mieux
que si nous
revendons au
promoteur.
Bio-express
Pierre Carpentier est directeur d’investis-sement
en charge des portefeuilles PME et
micro-finance en Afrique centrale et dans
l’océan Indien, chez le fonds d’investisse-ment
Investisseurs & Partenaires (I&P). Il
a été directeur associé d'un cabinet de
conseil entre 2003 et 2006 et chargé d’in-vestissement
dans une société d'investis-sement
dédiée aux PME en Afrique
(1999-2003). Pierre Carpentier est di-plômé
d’une école d’ingénieur et d’un
DESS de management des entreprises.
27. PME Des instruments ad hoc pour des besoins spécifiques
En mal de financement, les entreprises africaines, les plus nombreuses et
les plus sensibles, approchent en nombre ces nouveaux venus en Afrique
que sont les Bourses de valeurs et les Fonds d’investissement. Reste à
franchir le pas…
27 novembre 2014 Les Afriques . 27
La mondialisation et surtout la
force rapide de propagation de
l’information font que les Pe-tites
et moyennes entreprises (PME)
africaines se félicitent de l’actualité
riche des Bourses de valeurs et des
Fonds d’investissement du conti-nent.
Cependant, et au risque de
doucher les espoirs, il convient de
souligner que la grande majorité des
PME africaines ne sont ni prêtes ni
adaptées à ce jour pour ce type de fi-nancements.
Les problèmes de fi-nancement
des entreprises sont de
trois ordres principaux, à savoir le fi-nancement
de l’écart de trésorerie né
du décalage entre les encaissements
et décaissements, le financement de
l’outil de production et, enfin, le fi-nancement
de l’expansion.
À l’analyse des rencontres et des
échanges avec les dirigeants de PME
africaines, celles-ci approchent les in-termédiaires
boursiers et les fonds
d’investissement à la recherche de so-lutions
à des problèmes de finance-ment
issus d’un écart temporaire ou
structurel de trésorerie ou liés au fi-nancement
de l’acquisition ou de la
mise en place d’un outil de produc-tion.
Il existe ça et là des demandes
de financement liées à l’expansion de
l’entreprise, mais il s’agit souvent
d’une expansion opportuniste et
pour laquelle le besoin est le finance-ment
de l’outil de production devant
permettre cette expansion.
Quels préalables ?
Dans ce dossier dédié aux Bourses de
valeurs et aux Fonds d’investisse-ment
en Afrique, il semble essentiel
de rappeler la place et le rôle de ces
instruments et de conduire l’exercice
nécessaire de pédagogie de nos en-trepreneurs,
afin de les préparer à en
tirer le plus grand bénéfice.
Bourses et fonds d’investissement
servent essentiellement au finance-ment
de l’expansion de l’entreprise
grâce à l’apport de capitaux longs qui
est fait. Dans les deux cas, l’entrepre-neur
accueille dans son entreprise
des acteurs externes, actifs ou non,
qui souhaiteront plus ou moins ré-gulièrement,
avoir un droit de regard
sur la gestion qui y est conduite, sur
l’adéquation des actions avec le pro-jet
sur lequel les financements ont été
obtenus et, le cas échéant, des expli-cations
sur les inflexions et les chan-gements.
Aussi, et afin d’avoir toutes les meil-leures
chances de succès, lors de la
mobilisation de financements par
voie de Bourses de valeurs ou de
Fonds d’investissement, l’entrepre-neur
devra avoir accompli quelques
travaux préalables, au premier rang
desquels une structuration de l’orga-nisation
et de la gouvernance de son
entreprise. Pour ce faire, il va falloir
s’interroger sur la nature profonde
du besoin de financement et de la so-lution
la plus adaptée. Par exemple,
des revues des termes de paiement
avec les fournisseurs, l’amélioration
du processus de recouvrement des
créances ou encore le recours à l’af-facturage
peuvent nettement amélio-rer
la situation de trésorerie et
d’autofinancement, tout comme par
exemple le recours au leasing pour le
financement de l’équipement de
production.
Réfléchir à la vision à 5/7 ans des
missions et des objectifs de la société
et formaliser dans un plan les projets
d’expansion ainsi que les modalités
de leur réalisation, tout en prévoyant
une certaine part d’aléas devant per-mettre
de saisir ces opportunités
nouvelles et insoupçonnées au mo-ment
de la confection du plan. L’op-tion
Bourses de valeurs et/ou Fonds
d’investissement apparaîtra comme
une modalité du financement et de
l’exécution du plan ainsi défini.
Les Bourses de valeurs mobilières en
Afrique, ainsi que les Fonds d’inves-tissement
qui s’y développent sont
une réelle chance et une opportunité
pour les PME africaines. Il ne tient
donc qu’à ces PME de créer les
conditions d’un succès mutuel.
Jean-Luc Koffi Vovor, président
du think-tank Kusuntu le Club
Jean-Luc Koffi
Vovor
Les Bourses de
valeurs
mobilières en
Afrique, ainsi
que les Fonds
d’investisse-ment
qui s’y
développent
sont une réelle
chance et une
opportunité
pour les PME
africaines.
28. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
TUNISIE La BVMT, un marché financier fortement influencé
par la vie politique
76 entreprises cotées en Bourse et une valeur de capitalisation estimée à
près de 17 milliards de dinars (7,41 milliards d’euros), dont la participation
étrangère avoisine les 22%, telles sont les principales caractéristiques du
marché financier tunisien, lequel est fortement influencé par la vie politique,
surtout durant cette conjoncture d’après-révolution.
Le marché financier tunisien
repose sur une trilogie d’ins-titutions,
à savoir un orga-nisme
de régulation, le Conseil du
marché financier (CMF), un orga-nisme
chargé de la gestion du mar-ché,
la Bourse des valeurs mobilières
de Tunis (BVMT), et un organisme
chargé du dépôt et de la compensa-tion,
la Société tunisienne interpro-fessionnelle
pour la compensation
et le dépôt de valeurs mobilières
(Sticodevam).
Dans cette structure, la chaîne d’in-vestissement
en Bourse prend nais-sance
avec la transmission d’un
ordre de bourse par le biais d’un in-termédiaire
en Bourse et se clôture
par le dénouement de la transaction
avec la livraison d’un titre ou l’en-caissement
de sa contre-valeur. Les
différentes étapes sont assurées en
28 Les Afriques . 27 novembre 2014
réseau électronique entre les trois
institutions.
Créée en février 1969, la Bourse des
valeurs mobilières de Tunis
(BVMT) se présente comme une so-ciété
anonyme de droit privé avec
un capital exclusivement et égalitai-rement
détenu par les intermé-diaires
en Bourse. Elle a pour
mission de gérer le marché des va-leurs
mobilières, ce qui inclut les
opérations de négociation et d’enre-gistrement.
Ce choix vise avant tout
à permettre au marché d’être géré
par des professionnels.
La Bourse ne participe
qu’à hauteur de 5% au
financement de l’économie
La Bourse tunisienne regroupe un
marché principal et un marché al-ternatif.
Bourse des valeurs
mobilières de Tunis
Le manque
d’investisseurs
institutionnels.
Le marché principal est destiné aux
grandes entreprises performantes
(banques, groupes industriels pri-vés
de renom...) et il compte 65 so-ciétés
cotées.
Afin de s’introduire dans ce marché,
une société doit disposer d’un capi-tal
minimum de 3 millions de di-nars
(1,307 millions d’euros) et
avoir un bilan bénéficiaire pendant
les deux derniers exercices, sauf
dans le cas d’une augmentation de
capital.
Pour ce qui est du marché alterna-tif,
il est destiné à promouvoir le dé-veloppement
des PME-PMI. Créé
en 2007, ce marché compte au-jourd’hui
11 sociétés.
Toutefois, il est à noter que bien que
la BVMT soit un marché bien orga-nisé,
régie par une réglementaire
performante et qui dispose d’une
infrastructure technique à la pointe,
elle joue un rôle marginal dans le fi-nancement
de l’économie.
En fait, le marché financier ne par-ticipe
qu’à hauteur de 5% au finan-cement
de l’économie tunisienne,
contre 95% pour le secteur bancaire
et le leasing, et ce, en raison de l’ab-sence
des secteurs clés de l’économie
(tourisme, télécoms...) et le manque
d’investisseurs institutionnels,
puisque la demande est essentielle-ment
animée par des petits por-teurs.
A cela s’ajoute le manque
d’une culture boursière chez les in-vestisseurs
tunisiens.
N’empêche que la BVMT a enregis-tré
durant ces deux dernières années
(2013 et 2014) un record en termes
d’introductions, passant de 56 so-ciétés
cotées en 2010 à 57 en 2011,
59 en 2012, pour grimper à 71 en
2013, et nous estimons atteindre 80
29. 27 novembre 2014 Les Afriques . 29
sociétés cotées d’ici à la fin de l’an-née
en cours.
Ceci a été conforté par un certain
resserrement du crédit, d’où l’af-fluence
de nouvelles sociétés sur le
marché financier pour accéder à des
investissements.
Selon les observateurs et les experts
économiques, la Bourse jouera un
rôle plus important dans le finance-ment
de l’économie tunisienne, du-rant
les prochaines années, surtout
après la publication, récemment,
d’un décret permettant aux étran-gers
d’acheter des actions en Bourse
dans la limite de 66,66% sans auto-risation
préalable.
Par ailleurs, une stratégie de pro-motion
a été mise en place, en vue
d’améliorer l’image de la Bourse et
de sensibiliser les différents opéra-teurs
économiques quant à l’impor-tance
de cet outil alternatif de
financement.
Dans ce cadre, des cycles de forma-tion
et des rencontres de sensibilisa-tion
ont été organisés, au profit des
chefs d’entreprise et des jeunes en-trepreneurs,
mais aussi d’autres cor-porations,
tels que des comptables,
des avocats et des journalistes.
La BVMT enregistre des
niveaux record suite à la
réussite des élections
En ce qui concerne la performance
des valeurs cotées à la Bourse, la ten-dance
du marché a été globalement
baissière, depuis le début de l’année
2014.
Toutefois, la Bourse de Tunis ne
s’est réveillée qu’au lendemain de
l’annonce des résultats des élections
législatives (le 26 octobre 2014).
Elle a repris des couleurs et notam-ment
la couleur verte. Le volume
moyen quotidien a atteint, durant la
quinzaine du 24 octobre au 7 no-vembre
2014, environ 8,743 MD
(3,811 millions d’euros), contre une
moyenne de 4,369 MD (1,904 mil-lions
d’euros) pour toute l’année
2014. Les deux indices phares Tu-nindex
et Tunindex 20 ont accru
respectivement de 8,52% à 4 999,91
points et de 11,15% à 2123,56
points.
La SFBT a affiché la meilleure per-formance
de la quinzaine gagnant
33,16% à 22,530 dinars et boostant
par la même occasion l’indice du
secteur agroalimentaire dont la
hausse s’est établie à 31,81%.
Siphat et Elbene Industrie ont clô-turé
la quinzaine sur des remontées
respectives de 22,38% à 10,500 di-nars
et de 21,01% à 2,880 dinars.
Attijari Bank a augmenté de 20,38%
à 22,270 dinars. Cette performance
a permis à l’indice du secteur ban-caire
de terminer la quinzaine sur
une plus-value de 7,98%.
Du côté des baisses, Servicom a affi-ché
la plus importante régression
perdant 8,51% à 16,010 dinars.
Le titre Ciments de Bizerte a reculé
de 6,03% à 6,390 dinars limitant
l’évolution de l’indice du secteur des
matériaux de construction à seule-ment
1%.
La SFBT a été aussi le titre le plus
échangé avec un flux transactionnel
de 20,908 MD, suivi d’Attijari Bank
traité pour un volume de 8,277 MD.
Anas Amine, Tunis
Un marché
impacté par
le politique
30. BOURSES & FONDS SPÉCIAL
La Douala Stock Exchange en quête
de vitalité
Le rythme des activités à la Bourse nationale du
Cameroun n’a pas encore atteint la vitesse de croisière,
au regard des potentialités. Après une décennie de
fonctionnement, il faudrait sans doute revoir le cadre
général du fonctionnement de cette institution.
La Bourse nationale des valeurs
mobilières du Cameroun, la
Douala Stock Exchange (DSX)
est pour le moment la principale
place boursière de l’Afrique centrale.
Un espace économique qui compte
deux marchés financiers, indépen-damment
de l’étroitesse du marché.
Toutefois, l’animation du marché n’a
pas encore atteint la vitesse de croi-sière,
au regard des potentialités éco-nomiques
du Cameroun qui non
seulement représente quelque 30%
du PIB de la Communauté écono-mique
de l’Afrique centrale (Cemac),
et engloutit environ 45% des crédits
octroyés par les banques, mais égale-ment
concentre près de 50% du tissu
industriel de la sous-région. Princi-pale
locomotive économique de
l’Afrique centrale, le Cameroun peut,
de ce point de vue, faire prévaloir des
arguments pour faire de la place
boursière de Douala l’une des plus
importantes de l’Afrique, à la suite de
Johannesburg, Casablanca, Tunis,
30 Les Afriques . 27 novembre 2014
Lagos ou encore Abidjan. C’est au re-gard
des réalités du marché que des
observateurs avertis à l’instar de la
Banque africaine de développement
(BAD) ont préconisé l’existence d’un
seul marché financier en Afrique cen-trale,
conseillant justement de ren-forcer
la place boursière de Douala.
Une douzaine d’années après la créa-tion
de la DSX et huit ans après l’en-registrement
des premières cotations,
la cadence des opérations boursières
est loin d’être satisfaisante. Et pour
cause, l’on compte seulement trois
entreprises cotées en Bourse dans le
compartiment des actions, en l’oc-currence
la Société des eaux miné-rales
du Cameroun (Semc), la Société
africaine forestière et agricole du Ca-meroun
(Safacam) et la Société ca-merounaise
de palmeraies
(Socapalm), toutes des filiales des
multinationales françaises, notam-ment
le groupe Castel pour la pre-mière,
et le groupe Bolloré pour les
deux dernières. L’ensemble des en-
Des IPO, au
compte-gouttes
Faire de la
place
boursière de
Douala l’une
des plus
importantes de
l’Afrique.
Nouvelle rallonge de
la Banque mondiale
au Libéria
Le groupe de la Banque mondiale et le
gouvernement libérien ont paraphé 2
accords de financement. Pour aider ce
pays à combattre l’épidémie d’Ebola,
une nouvelle ligne de 30 millions de $
est octroyée au programme de redres-sement
du budget. Un financement
devant aussi servir à soutenir la stra-tégie
à moyen terme du Libéria pour
renforcer ses mécanismes de transpa-rence
et de responsabilisation, déve-lopper
l’économie, améliorer l’accès à
une éducation de qualité et améliorer
les services de santé qui sont essentiels
à la lutte contre l’épidémie actuelle
d’Ebola. Dans le détail, le finance-ment,
qui doit soutenir la deuxième
opération Appui à la réduction de la
pauvreté (Prsdpo II), comprend une
assistance de 20 millions de $ de l'As-sociation
internationale de dévelop-pement
(IDA) et un don sous forme
de subventions de 10 millions de $.
EADB, Meilleure
institution de finan-cement
du dévelop-pement
de l’Afrique
La Banque africaine de développe-ment
de l’Est (BDAE) vient de rem-porter
le Prix de la Meilleure
institution de financement du dé-veloppement
de l’Afrique, pour la
deuxième année consécutive, avec
une notation AA. Confirmation de
l’Association des institutions afri-caines
de développement des fi-nances
(Aiafd), qui a précisé que la
BDAE a surclassé 33 autres établis-sements
concurrents à la 4èmeCom-pétition
organisée par les pairs des
institutions membres de l’Aiafd.
Les résultats ont été annoncés lors
de la 81ème réunion du comité exé-cutif
de l’Aiafd à Kuala Lumpur, en
Malaisie. J. A. Amihere, secrétaire
général de l’Aiafd, a alors soutenu
que la BDAE a fait des progrès ex-ceptionnels
dans l’enracinement
des meilleures pratiques dans ses
opérations.
31. OPA de LeapFrog
sur Resolution
Health East Africa
Nouvelle aide UBA
Libéria contre Ebola
27 novembre 2014 Les Afriques . 31
treprises sont cotées dont la capitali-sation
boursière se chiffre à 156 mil-liards
de f CFA. Tenant compte du
fait que le Cameroun représente au
moins 60% des activités écono-miques
de la sous-région Cémac, l’on
peut s’interroger sur le désintérêt des
entreprises camerounaises à se coter
en Bourse. Une telle situation pour-rait
s’expliquer d’après certains ana-lystes
par l’insuffisance des mesures
incitatives en direction des entre-prises,
mais aussi par la méconnais-sance
du rôle et de l’importance
d’une Bourse dans une économie en
quête d’émergence comme celle du
Cameroun. En outre, la sourde riva-lité
entre la DSX et la Bourse des va-leurs
mobilières de l’Afrique centrale
(Bvmac) est loin d’être avantageuse
pour l’ensemble de l’économie sous-régionale.
Peut mieux faire
Longtemps en état de veille, le mar-ché
des obligations semble le plus
dynamique, avec plus d’une demi-douzaine
de titres, entre autres
«Moabi Ifc 4.25% 2009 - 2014»,
«Ecmr1 5.6% net 2010 - 2015»,
«Bdeac 5.5% net 2010 - 2017»,
«Ecmr2 5.9% net 2013 - 2018» et
«État du Tchad 6% 2013 - 2018»
pour une capitalisation du marché
obligataire de 254 milliards de f
CFA. L’on s’attend à voir le marché
s’animer davantage, avec l’arrivée
des nouvelles sociétés dans le com-partiment
des actions. Depuis
quelque temps, l’engouement est
plutôt noté envers les bons et les
obligations de Trésor. Après 10 mil-liards
de f CFA mobilisés sur le mar-ché
des titres publics de la Banque
des États de l’Afrique centrale
(BEAC) au troisième trimestre et les
150 milliards de f CFA que le Trésor
public s’apprête à lever à la DSX, le
gouvernement camerounais dispose
encore d’une marge de manoeuvre
pour mobiliser d’autres fonds
conformément à la loi.
Pour des observateurs, le peu d’en-gouement
observé pour des cota-tions
boursières préconise de
revisiter le cadre général du fonc-tionnement
de la Bourse de Douala
afin que cet instrument de finance-ment
puisse véritablement jouer un
rôle de catalyseur du développement
du pays. Surtout en ce moment où
des projets structurants sont en
cours de réalisation, dans la pers-pective
d’une émergence écono-mique
au cours des deux prochaines
décennies. Le potentiel est là, il faut
l’exploiter. Pour l’instant, sur la base
des activités, la DSX s’en tire avec la
mention «peut mieux faire».
Achille Mbog Pibasso, Douala
La sourde
rivalité entre la
DSX et la
Bvmac est loin
d’être avanta-geuse
pour
l’ensemble de
l’économie
sous-régionale.
Libreville, capitale
du Gabon
LeapFrog Investments vient d’an-noncer
son intention d’acquérir une
participation majoritaire dans le ca-pital
de Resolution Health East
Africa, au coût de 1,6 milliard de
shillings kenyans. Les négociations
sont toujours en cours. Si elles abou-tissent,
alors elles marqueront la
deuxième opération majeure de
LeapFrog au Kenya. En effet, au mois
d’octobre, le capital-risqueur an-nonçait
la vente de sa participation
dans Apollo Investments Ltd, l’un
des trois premiers assureurs en
Afrique de l’Est, à Swiss Re. Dominic
Liber, partenaire LeapFrog, déclare :
Nos positions d’investissement nous
permettent de profiter du prochain
bond de la croissance, et nous
sommes impatients de travailler
avec eux pour étendre la couverture
de l’assurance santé et au-delà. Aussi,
Peter Nduati, PDG de Resolution
Health East Africa, holding leader
dans la région dans le domaine de
l’assurance, avec des opérations au
Kenya et en Tanzanie, et en partena-riat
avec AAI Resolution en Ou-ganda,
a exprimé sa satisfaction de
collaborer avec LeapFrog.
United Bank of Africa (UBA) Libé-ria
honore la promesse faite au gou-vernement
et reste conforme à sa
démarche de RSE dans le pays. Elle
vient de faire un don de 300 000 de $
pour le Groupe de travail national
Ebola, dirigé par la présidente Ellen
Johnson Sirleaf. Chioma Mang, pré-sident-
directeur général de la
banque, a indiqué que ce fonds va
contribuer à l’éradication du virus
Ebola au Libéria. Elle a aussi rassuré
la présidente Sirleaf et les Libériens
que UBA est là pour rester, peu im-porte
ce que le pays traverse, et
qu’elle s’engage aux côtés des auto-rités
dans la reconstruction et le re-positionnement
du Libéria.