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L’e-réputation comme attribut de l’identité numérique des entreprises
1. Intimité et réputation en ligne
L'e-réputation comme objet de recherche :
un attribut de l'identité numérique des
organisations ?
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Camille Alloing -2012
2. La réputation
Des approches et définitions non-admises de tous
(Boistel, 2008)
En économie :
Smith (1759) : besoin d’approbation et coopération
Weigelt et Camerer (1988) : appui aux choix stratégiques
En sociologie :
Processus social : Lazarsfeld (1958), Merton (1969),
Bourdieu (1992)
Shapiro (1987) : indicateur de légitimité
Becker (2006) : objectivation sociale du talent
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Camille Alloing - CEREGE -2012
3. La réputation
En gestion :
Fombrun (1996) : Perceptions des actions d’une firme par
des stakeholders (Freeman, 1984) ; résultante de
l’ensemble des images
Davies (2002) : Réactions affectives ou émotionnelles
Dowling (2002) : Ressource intangible incontournable
En SIC :
Orrigi (2007) : « La réputation est la valeur
informationnelle de nos actions, la trace de notre conduite
que nous laissons inévitablement dans les opinions des
autres à chaque fois que nous interagissons avec le monde
social, et qui oriente leurs actions vis-à-vis de nous. »
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4. Réputation, opinion et évaluation
Par définition la réputation est un calcul et un ensemble
d’opinions (méta-opinion)
Opinion = jugement d’évaluation avec régime de vérité
qui lui est propre (Quéré, 1990)
Toutes les opinions ne se valent pas (Bourdieu, 1972) :
peut-on parler d’une « image globale » ?
Ou d’une représentation en fonction des groupes
construisant socialement la réputation ?
La réputation comme acte de communication soulève
aussi la question de l’intentionnalité : pourquoi évaluer ?
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Camille Alloing - CEREGE -2012
5. L’e-réputation : un objet professionnel
Apparition en France (Deschamps, 2006) et
développement par les praticiens
Des approches et définitions principalement
opérationnelles :
« Image que les internautes se font de l’entreprise sur
Internet »
Focalisation sur les outils plutôt que les usages
Visibilité des informations concernant une entreprise
De nombreuses pratiques instituées : surveillance
systématique, nettoyage, analyse des sentiments, avis
positifs, visibilité des contenus…
Notion écran à but commercial ?
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Camille Alloing - CEREGE -2012
6. L’e-réputation : un objet industriel ?
Plus de 2OO prestataires en France
Près d’une centaine de logiciels dédiés
Un marché estimé à 190 millions € en 2011 (selon
Digimind)
Développement d’une industrie de la (e)réputation
(Alloing et Pierre, 2012) :
Développement de process
Délocalisation des activités
Apparition de consortium (Pierre, 2011)
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7. L’e-réputation comme objet de recherche
Première approche en 2000 (McDonald et Slawson)
A la suite de nombreuses recherches instrumentales,
principalement en informatique et gestion (Pavlou, 2000;
Dellarocas, 2000; Jensen, 2002; Hogg, 2004; Hung, 2012)
Comment aborder ce concept d’un point de vue de
l’identité numérique des organisations ?
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Camille Alloing - CEREGE -2012
8. L’e-réputation comme connaissance : vers des indicateurs documentaires ?
L’e-réputation comme :
Une forme de redocumentarisation des documents
numériques supports de l’opinion (connaissances et
perceptions)
Endogène ou automatisée : de l’importance de la
computation
Forme d’attribut identitaire servant de marqueur prescriptif
Attribut devenant indicateur de l’agir de l’entité évaluée
Développement d’un « paysage réputationnel » (Orrigi,
2007)
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9. Les organisations ont-elles une identité numérique ?
L’identité numérique des individus comme : « la
collection des traces (…) que nous laissons derrière
nous » (Ertzscheid, 2009)
Comme les individus, l’organisation en tant qu’entité
développe sa « présence numérique » (Merzeau, 2009)
Présence de plus en plus sous l’emprise des systèmes
régissant les activités des plates-formes (Boyd et
Crawford, 2011)
Plates-formes s’appuyant elles-mêmes sur l’activité des
utilisateurs pour redocumentariser les résultats qu’elles
fournissent
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10. L’e-réputation pour donner sens ?
Comme pour les individus il n’ y a pas une identité, mais
des identités numériques (Coutant et Stenger, 2011)
Les indicateurs réputationnels liés à l’organisation
redéfinissent et (re)contextualisent son identité
numérique en fonction des publics :
Le discours de l’organisation : commentaires, prescription
Les activités de l’organisation –l’agir sur les plates-formes :
Klout, Like, +1
Les relations entre l’organisation et son public : notes
L’e-réputation peut être vue par les organisations comme
L’évaluation contextuelle, automatisée ou endogène de
leurs activités sur des plates-formes
La résultante de l’interaction de leurs traces avec celles des
internautes 10
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11. Ouverture
L’e-réputation un objet professionnel dont la
(dé)construction comme objet de recherche reste à faire
L’e-réputation repose sur une forme de calcul propre aux
algorithmes…
Mais aussi sur l’appropriation de ses traces par les
internautes
Sous l’angle des SIC, l’e-réputation peut être abordée
comme un marqueur informationnel offrant à
l’entreprise une possible herméneutique des opinions
produites à son encontre
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